DĂ©laissantles Ă©tudes et sa famille, le jeune Michel se rend trĂšs vite Ă  Paris oĂč il exerce divers petits mĂ©tiers avant de se tourner Continuer la lecture → PubliĂ© dans bios | MarquĂ© avec 1895 , 1934 , 1962 , 1967 , 1975 , 30 mai , 9 avril , acrobate , acteur , armĂ©e , artistes suisses , Bernard Dimey , biographie , Bry-sur-Marne , Ce sacrĂ© grand-pĂšre ,
o HĂ©las PubliĂ© le 18/02/2012 Genre le petit beur de Chalon. DerriĂšre ce titre trĂšs mode se dissimule, Ă  peine remise au goĂ»t du jour, une comĂ©die de boulevard, comme on en Ă©crivait et en filmait jusque dans les annĂ©es 1970 Les J3, Les portes claquent, A nous les petites Anglaises... Deux clans, caricaturaux, s'opposent le petit beur de Chalon, mignon, sympa, marrant, et les gens de Neuilly, crĂ©tins, hystĂ©riques et snobs. Le pĂšre de famille fait une crise si on coupe la salade avec un couteau, et son fils rĂȘve de devenir prĂ©sident de la RĂ©publique... Comme dans le temps, des stars amusĂ©es apparaissent, le temps d'un Ă©clair François-Xavier Demaison en curĂ© footeux, Balasko en principale de collĂšge, Galabru en sĂ©nateur... Denis PodalydĂšs et ValĂ©rie Lemercier, eux, semblent ravis de s'envoyer des connasse » et des enculĂ© » Ă  la gueule. CinĂ©matographiquement, c'est le minimum syndical, mais le film a fait un triomphe en salles, avec des rĂ©pliques devenues cultes, style ma chambre, tu l'aimes ou tu la quittes »... Paiement sĂ©curisĂ© Sans engagement DĂ©sabonnement simple DĂ©jĂ  abonnĂ© ? Je me connecte DĂ©couvrir toutes nos offres Synopsis Quand sa mĂšre part travailler sur un paquebot, Sami Benboudaoud, 14 ans, est obligĂ© de quitter sa citĂ© de Chalon-sur-SaĂŽne pour aller vivre chez sa tante Djamila Ă  Neuilly-sur-Seine. Il s'installe dans l'hĂŽtel particulier de Djamila et de son Ă©poux, Stanislas de Chazelle, hĂ©ritier d'une vieille famille française, trĂšs Ă  cheval sur les bonnes maniĂšres. Sami intĂšgre l'Ă©cole de leurs enfants, Charles, qui a son Ăąge, et dont l'ambition est de devenir prĂ©sident de la RĂ©publique, et Caroline, l'aĂźnĂ©e, en pleine rĂ©bellion contre son milieu. Dans le collĂšge privĂ©, l'adolescent est confrontĂ© aux prĂ©jugĂ©s de ses nouveaux camarades, qui lui font une rĂ©putation de racketteur... Les films du mĂȘme genre q Bien Le grand restaurant Jacques Besnard q Bien SuperGrave Greg Mottola p Bof Palais Royal ! ValĂ©rie Lemercier o HĂ©las Les mĂ©chants Mouloud Achour q Bien Sur la piste du Marsupilami Alain Chabat Voir les films RĂ©sumĂ© du casting RĂ©alisateur Gabriel Julien-LaferriĂšre Acteurs Samy Seghir JĂ©rĂ©my Denisty Rachida Brakni Denis PodalydĂšs JosĂ©phine Japy Mathieu Spinosi ChloĂ© Coulloud Farida Khelfa Anne Duverneuil Pierre-Louis Bellet Shaiko Dieng Josiane Balasko ValĂ©rie Lemercier Eric Judor Ramzy Bedia Olivier Thulliez Elie Semoun François-Xavier Demaison Julien Courbey Pascal ElbĂ© Michel Galabru Armelle Lesniak Eric Berger Lang ValĂ©rie MokobĂ© TraorĂ© Marie-Christine Adam Atmen Kelif Booder Reem Kherici Shirley Bousquet Sami Charles Djamila de Chazelle Stanislas de Chazelle Marie Guilain Caroline Nadia Sophie Bourgeois Jason Mam la directrice du collĂšge la mĂšre de Charles le pongiste Aziz monsieur BoulĂšgue l'huissier le pĂšre Dinaro le prof de sport le mĂ©decin le sĂ©nateur madame Blanchet le professeur d'histoire Ă  Chalon la professeure de musique le petit ami de Caroline la mĂšre de Guilain le chef Picasso Rislem l'hĂŽtesse de l'air Regarder Pour soutenir le travail de toute une rĂ©daction, abonnez-vous Pourquoi voyez-vous ce message ? 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S’abonner 14 Le dĂ©marrage de sa carričre couronnĂ©e 11. 1.5 Les films les plus rĂ©ussis 13. 1.6 Sa vie privĂ©e ƕ l’ombre de la gloire 14. 1.7 Les difficultĂ©s de santĂ© et les derniers films 15. 1.8 La mort de Louis de Funčs 16. 1.9 L’art dramatique de Louis de Funčs 16. 2. LES SPECIFIQUES DU FILM EN RELATION AVEC LE ROMAN ET LE THEATRE 18. 2.1 ComĂ©die produite par Djamel Bensalah, Neuilly sa mĂšre raconte l’histoire de Sami, 14 ans. Fils d’immigrĂ©-e-s algĂ©rien-ne-s, il habite avec sa mĂšre dans une citĂ© prĂ©sentĂ©e comme difficile » de la ville moyenne de Chalon-sur-SaĂŽne. Suite au changement d’emploi de sa mĂšre, Sami est contraint de dĂ©mĂ©nager Ă  Neuilly-sur-Seine chez sa tante, laquelle est mariĂ©e Ă  un riche industriel. Sami fera la connaissance de ses cousin-e-s Ă  peu prĂšs du mĂȘme Ăąge Charles, fan invĂ©tĂ©rĂ© de Nicolas Sarkozy, et Caroline, prĂ©sentĂ©e comme une bobo » en pleine crise d’adolescence, et des Ă©lĂšves du collĂšge privĂ© de Saint-ExupĂ©ry. La confrontation inattendue entre ces deux univers quartiers de banlieue »/quartiers chics donnera lieu Ă  quelques conflits, mais Ă©galement Ă  une belle histoire d’amour entre Sami et Marie, jeune fille de bonne famille ». Voici la bande annonce du film Sorti en salles en 2009, le film a connu un grand succĂšs, en se classant au 17Ăšme rang du box-office français, devant par exemple Very Bad Trip et juste derriĂšre OSS 117[1]. A en croire les critiques Ă©logieuses de la presse, ce succĂšs serait dĂ» au fait que cette comĂ©die sympathique caricature et ridiculise de façon Ă©gale ces deux mondes opposĂ©s que sont les citĂ©s difficiles » reprĂ©sentĂ©es par la citĂ©s de Chalon-sur-SaĂŽne et la citĂ© Picasso et les quartiers bourgeois reprĂ©sentĂ©s par la ville de Neuilly-sur-Seine. Avec un humour bon enfant, le film se moque tant des sarkozystes de Neuilly, que des bobos gauchistes, sans oublier les gosses de banlieue paresseux et prompts au racket. Comme le montre une critique du Point, le film est une comĂ©die consensuelle, susceptible de plaire Ă  tout le monde la comĂ©die est un genre qui se plaĂźt Ă  rapprocher les contraires 
 ils se confrontent et l’exercice aura Ă©tĂ© profitable. Il y a des cons et des braves types partout. » [2] C’est mĂȘme ce dont se vante explicitement le rĂ©alisateur Djamel Bensalah, dans un entretien rĂ©alisĂ© Ă  l’occasion de la sortie du DVD Je voulais faire un film qui tape sur tout le monde mais qui ne fait de mal Ă  personne. Je pense que c’est rĂ©ussi. Il n’y a pas de parti pris mĂ©chant, ni de prosĂ©lytisme. On ne dit pas que les riches sont des salauds et les pauvres des gens merveilleux, on ne dit pas l’inverse non plus. C’est un film qui crĂ©e du lien social. 
 Ce n’est pas de la propagande, c’est une propagande du bonheur. »[3] La confrontation de ces deux mondes Ă©galement caricaturĂ©s est censĂ©e donner au film une vertu rĂ©conciliatrice. Ainsi, d’aprĂšs Le Monde, le film agit comme un onguent dĂ©licat sur la crispation sociale quotidienne dont les banlieues sont le symptĂŽme »[4]. Le film a d’ailleurs Ă©tĂ© soutenu par l’Agence nationale pour la cohĂ©sion sociale et l’égalitĂ© des chances ACSE. Une telle lecture du film nous apparaĂźt extrĂȘmement superficielle, voire aveugle. Ce dernier a effectivement recours Ă  la caricature tant Ă  l’égard des bourgeois de Neuilly que des jeunes des banlieues », mais il serait trĂšs naĂŻf d’en conclure Ă  une absence de parti pris de la part du film. Au contraire, ce film nous apparaĂźt comme un condensĂ© de violence raciste, de stigmatisation des habitant-e-s des banlieues »[5] et des classes populaires sous couvert d’humour. Par ailleurs, le film rĂ©ussit Ă  se faire passer pour une comĂ©die consensuelle et neutre alors mĂȘme qu’il lĂ©gitime une idĂ©ologie libĂ©rale d’une violence extrĂȘme bien que banalisĂ©e il faut se battre pour s’en sortir » et celleux qui Ă©chouent n’ont pas eu assez de volontĂ©, tant pis pour elleux, c’est de leur faute ainsi qu’un discours paternaliste vis-Ă -vis des immigrĂ©-e-s et de leurs descendant-e-s. Le problĂšme, c’est que Neuilly-sa-mĂšre n’est pas une daube parmi tant d’autres c’est une comĂ©die rĂ©cente ayant eu un Ă©norme succĂšs en France et qui rĂ©ussit l’exploit de faire passer un discours raciste, islamophobe, et stigmatisant Ă  l’égard des immigrĂ©-e-s et de leurs descendant-e-s pour un hymne Ă  la rĂ©conciliation fraternelle et au vivre-ensemble ». Le fait que des films de ce genre[6] aient un succĂšs aussi phĂ©nomĂ©nal en salles et rencontrent une approbation aussi unanime ces derniĂšres annĂ©es nous apparait symptomatique du fait que le racisme s’exprime de façon de plus en plus banalisĂ©e, que soit dans la bouche des politicien-ne-s, dans la presse ou encore dans les films. Il serait difficile de dĂ©crire dans le dĂ©tail la totalitĂ© des horreurs vĂ©hiculĂ©es par le film. Nous allons simplement tenter de prĂ©senter les aspects du film les plus saillants et les plus rĂ©currents Tout d’abord, le caractĂšre consensuel du film, qui est censĂ© reposer sur l’ Ă©quivalence » des deux mondes qui se rencontrent Ă©quivalence » de traitement de la ville de Neuilly et de la citĂ© de Chalon + Ă©quivalence » dans la caricature humoristique de tous les personnages est une mystification totale. Au contraire, le film dĂ©valorise systĂ©matiquement, et de façon massive, les banlieues et celleux qui y rĂ©sident. Cette dĂ©valorisation n’est en rien Ă©quivalente » au traitement de Neuilly-sur-Seine dans le film. Ensuite, nous procĂšderons Ă  la description du calvaire que subit Sami et de la violence raciste dont il fait l’objet durant tout le film, violence qui n’est jamais remise en question les discriminations racistes subies par Sami Ă  tous les niveaux de son existence familial, scolaire, amical, amoureux sont au contraire prĂ©sentĂ©es de façon positive, et comme tout Ă  fait normales aprĂšs tout, s’il souhaite s’intĂ©grer », il faut qu’il accepte de se faire vomir dessus sans broncher, en s’excusant d’exister, voire en remerciant celleux qui l’écrasent. Le film dresse aussi explicitement, par l’intermĂ©diaire du personnage de Sami, un portrait de l’immigrĂ© parfait barbare potentiel, mais qui rĂ©ussira peut-ĂȘtre Ă  s’intĂ©grer s’il rĂ©ussit Ă  dompter ses instincts violents pour adhĂ©rer aux belles valeurs françaises. On note que Sami n’est pas immigrĂ©, puisqu’il est nĂ© et a grandi en France ; pour autant il est considĂ©rĂ© comme tel par tous les personnages du film et y compris par lui-mĂȘme, sa couleur de peau ou encore sa religion faisant de lui un Ă©tranger radical au monde de Neuilly et par extension, Ă  la sociĂ©tĂ© française. Le fait qu’une personne immigrĂ©e ou perçue comme telle soit arbitrairement rejetĂ©e, discriminĂ©e et attaquĂ©e pour des motifs racistes est prĂ©sentĂ© par le film comme tout Ă  fait anodin aprĂšs tout, cette sociĂ©tĂ© ici Neuilly-sur-Seine fait dĂ©jĂ  l’effort de l’accueillir, au lieu de protester pour ses droits, elle devrait plutĂŽt ĂȘtre reconnaissante et garder la tĂȘte basse. Deux mondes que tout oppose et qui se rencontrent Neuilly-sur-Seine / les banlieues » une fausse Ă©quivalence de traitement Le film est censĂ© nous montrer avec humour la rencontre de deux mondes trĂšs diffĂ©rents, sans hiĂ©rarchisation ni parti pris. Ce prĂ©supposĂ© est totalement faux, puisqu’en fait la supĂ©rioritĂ© de Neuilly est montrĂ©e et affirmĂ©e tout au long du film. Une supĂ©rioritĂ© physique DĂšs les premiĂšres minutes du film, la supĂ©rioritĂ© physique des filles blanches et blondes est posĂ©e comme une Ă©vidence, puisque Sami dĂ©clare Mon truc c’est les blondes. Et lĂ , je vous l’accorde, je suis comme tous les rebeux de citĂ©. Le problĂšme, c’est que dans mon quartier, les blondes, c’est aussi rare que du pĂ©trole 
 C’est pour ça que j’ai toujours su que pour rencontrer l’amour de ma vie, il faudrait que je parte trĂšs loin de Chalon. Je pensais pas que ça arriverait si tĂŽt
 ». Le problĂšme ici n’est pas qu’un brun puisse avoir une attirance particuliĂšre pour les blondes, mais que cette attirance soit prĂ©sentĂ©e comme une norme de beautĂ© idĂ©ale, Ă  laquelle sont censĂ©s adhĂ©rer tous les arabes. Le film ne remettra en effet jamais en question cette affirmation arbitraire et raciste, et au contraire nous prĂ©sentera la conquĂȘte par Sami de Marie, blonde, belle, riche » et rĂ©sidant Ă  Neuilly, comme une rĂ©ussite exceptionnelle –en particulier pour un arabe des banlieues. Sami se compare par ailleurs lui-mĂȘme Ă  plusieurs reprises Ă  Quasimodo tentant de conquĂ©rir EsmĂ©ralda, ce qui ne laisse aucun doute sur son infĂ©rioritĂ© physique par rapport Ă  Marie. Brunes, noires, et voilĂ©es la laideur fĂ©minine selon Neuilly-sa-mĂšre Blonde, belle et riche l’idĂ©al fĂ©minin incarnĂ© par Marie C’est ce qui apparaĂźt clairement Ă  travers la scĂšne du confessionnal Sami est tellement de bonne volontĂ© pour s’intĂ©grer » qu’il va se confesser Ă  l’église alors qu’il est musulman
. Sami dĂ©voile au prĂȘtre ses difficultĂ©s Ă  conquĂ©rir Marie lĂ  ça va ĂȘtre difficile. Elle est pas comme moi. Elle est belle, elle est riche, elle est blonde. Moi, jsuis pas riche et jsuis pas blond. » Au lieu de montrer Ă  Sami qu’il a intĂ©riorisĂ© des prĂ©jugĂ©s racistes par rapport Ă  son apparence, ou de l’inviter Ă  ne pas idĂ©aliser la couleur de cheveux de Marie, le prĂȘtre l’encourage au contraire Ă  foncer pour accomplir cet exploit hors du commun conquĂ©rir une blonde. Une supĂ©rioritĂ© culturelle Sami est propulsĂ© dans un monde dont il ne maĂźtrise pas les codes culturels, ce qui donne lieu Ă  des situations cocasses. Par exemple, dans la classe de musique, Sami se voit attribuer le droit de sonner la derniĂšre note de la symphonie avec un triangle –tandis que tou-te-s ses camarades jouent du violon, de la clarinette, etc
 La caricature semble Ă©quitable » au moins dans une sĂ©quence du film, oĂč trois camarades de classe de Sami tentent de faire du rap devant lui et se ridiculisent. Il semble donc que tout le monde en prenne Ă©galement pour son grade chacun est Ă©tranger Ă  la culture de l’autre. Sami est ridicule
 
 mais ses camarades de Neuilly aussi. Tout va bien ! MalgrĂ© cette sĂ©quence, le film matraque le fait que la culture de Neuilly est supĂ©rieure par essence Ă  la culture dĂ©tenue par Sami, prĂ©sentĂ©e comme une sous-culture. C’est ce qui apparaĂźt clairement lorsque la culture de Marie est confrontĂ©e Ă  la culture de Sami. Lorsque Sami aperçoit pour la premiĂšre fois Marie par la fenĂȘtre de sa salle de bains elle est sa voisine, celle-ci est en train de jouer du violon. Sami est immĂ©diatement et naturellement fascinĂ© par la beautĂ© de ce spectacle et arbore un sourire bĂ©at d’admiration. La fascination naturelle de Sami envers la culture lĂ©gitime. A l’inverse, lorsque Marie interroge Sami sur ses goĂ»ts musicaux et que ce dernier lui cite des groupes de rap, Marie le regarde avec dĂ©dain, et Sami, comprenant sa faute de goĂ»t, cite maladroitement Debussy et Mozart pour tenter de se rattraper. Marie a hĂąte de discuter avec un mĂ©lomane cultivĂ©. La rĂ©pulsion naturelle de Marie face Ă  la culture illĂ©gitime de Sami. Dans la mesure oĂč la culture dĂ©tenue par les enfants de Neuilly est dominante dans le monde social en gĂ©nĂ©ral et dans le milieu scolaire en particulier, les difficultĂ©s de Sami Ă  acquĂ©rir leur culture n’auront Ă©videmment pas le mĂȘme impact dĂ©terminant que les difficultĂ©s des enfants de Neuilly Ă  faire du rap. Cela dit, le film transforme cette hiĂ©rarchie sociale en donnĂ©e naturelle Ă©vidente. Un tel parti-pris a notamment pour effet de faire abstraction des conditions d’acquisition de la culture perçue comme lĂ©gitime. C’est ce que l’on remarque lors d’une scĂšne oĂč Sami demande Ă  regarder la tĂ©lĂ©vision chez sa tante. Le mari de sa tante, aprĂšs lui avoir fait remarquer qu’ils n’avaient pas de tĂ©lĂ©vision, lui demande d’un air Ă©tonnĂ© Mais Sami, tu n’aimes pas lire ? » Face Ă  la rĂ©ponse nuancĂ©e de ce dernier Si si, mais vite fait, Ă  l’école », l’oncle le rĂ©primande Ah ! Et le plaisir de lire ?! Tu connais pas ça ? Le plaisir des grandes lectures ! » et lui conseille de lire directement l’édition PlĂ©iade de Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. Comment ?! Tu ne lis jamais du Victor Hugo en PlĂ©iade avant de te coucher ? Une fois Ă©veillĂ© en lui le plaisir naturel de la lecture, mystĂ©rieusement enfoui jusque-lĂ , Sami va dĂ©vorer l’édition Pléïade de Notre-Dame de Paris, dont il citera quelques extraits au spectateur Ă  la fin du film. Le film invite donc Ă  considĂ©rer l’acquisition de la culture perçue comme lĂ©gitime, ainsi que la familiaritĂ© avec celle-ci, uniquement comme une affaire de bonne volontĂ© et de plaisir naturel. Une telle conception, en plus d’ĂȘtre fausse, est particuliĂšrement dangereuse, dans la mesure oĂč elle tend Ă  stigmatiser celleux qui ne disposent pas des outils nĂ©cessaires Ă  la comprĂ©hension et Ă  l’apprĂ©ciation des productions culturelles considĂ©rĂ©es comme lĂ©gitimes notamment dans le milieu scolaire ces dernier-e-s ne seraient que des ĂȘtres dĂ©pourvu-e-s d’ intelligence » et faisant preuve de mauvaise volontĂ©. Le dĂ©part de Sami vers Neuilly la chance de sa vie » La supĂ©rioritĂ© de Neuilly-sur-Seine Ă©tant ainsi attestĂ©e par le film, le dĂ©part de Sami pour Neuilly apparaĂźt logiquement comme la chance de sa vie ». C’est bien ce qu’indique la bande annonce du film Il n’a connu que sa citĂ© » / C’est la chance de sa vie ». La citĂ© de Chalon est certes prĂ©sentĂ©e au dĂ©but du film comme un endroit convivial, oĂč tout le monde se connaĂźt, et oĂč il fait bon vivre pour un enfant. MalgrĂ© cet aspect positif, le film recycle dĂšs les premiĂšres minutes l’ensemble des stĂ©rĂ©otypes classiques attribuĂ©s aux banlieues difficiles » telle que cette catĂ©gorie a Ă©tĂ© construite, notamment par les mĂ©dias des jeunes qui ont pour seul horizon la cage d’escalier de leur immeuble, un collĂšge dĂ©vastĂ© par des Ă©lĂšves turbulents et oĂč les professeurs n’ont plus aucune autoritĂ©, des trafics de drogue et une circulation d’armes gĂ©nĂ©ralisĂ©s, des obĂšses alcooliques. Concernant l’école, le film dĂ©peint un collĂšge dĂ©vastĂ© par des Ă©lĂšves de mauvaise volontĂ©, qui prennent plaisir Ă  persĂ©cuter le professeur. Le message du film est le suivant s’il y a des problĂšmes Ă  l’école, c’est Ă  cause des Ă©lĂšves, qui, pour des raisons mystĂ©rieuses, refusent d’y apprendre quoi que ce soit. Un collĂšge de banlieue difficile » selon Neuilly-sa-mĂšre. Quant Ă  Sami, il se distingue de la masse grouillante des paresseux par sa bonne volontĂ© et par le dĂ©sir qu’il a d’ avoir de bonnes notes » pour ne pas finir comme eux », c’est-Ă -dire comme ces adolescents qui, Ă  cause de leur fainĂ©antise, n’ont obtenu ni diplĂŽme ni emploi. Jeune, fais attention. Si tu continues Ă  ĂȘtre paresseux, violent et de mauvaise volontĂ© comme tu en as l’habitude, regarde Ă  quoi tu ressembleras. Pour autant, le film laisse transparaĂźtre un embryon de critique des inĂ©galitĂ©s sociales. En effet, Sami mentionne le fait que beaucoup de jeunes diplĂŽmĂ©s rĂ©sidant dans sa citĂ© n’ont pas rĂ©ussi Ă  trouver de travail correspondant Ă  leurs qualifications. Sami prend les exemples d’Habib, bac + 4 en mathĂ©matique devenu vigile en grande surface, et de Mouss, bac + 5 en informatique devenu balayeur. Le film montre ici, bien que de façon trĂšs brĂšve et Ă  la limite de l’implicite, que des personnes noires possĂ©dant des noms Ă  consonance Ă©trangĂšre et rĂ©sidant dans des endroits stigmatisĂ©s, ont plus de probabilitĂ© de subir de la discrimination Ă  l’embauche[7]. En voyant cela, l’on se prend Ă  rĂȘver
 Peut-ĂȘtre le film dĂ©construira-t-il les prĂ©jugĂ©s Ă  l’égard des quartiers » dits sensibles »  Peut-ĂȘtre pourrait-il inviter Ă  considĂ©rer que la violence la plus forte s’effectuant Ă  l’école n’est autre que la violence de l’exclusion systĂ©matique des mĂȘmes catĂ©gories de la population sous couvert d’ Ă©galitĂ© des chances »  Ou encore que la violence scolaire habituellement mise en avant celle des Ă©lĂšves turbulent-e-s pleins de mauvaise volontĂ© » est peut-ĂȘtre en partie une contre-violence dĂ©sespĂ©rĂ©e Ă  cette violence primordiale et beaucoup plus importante de l’exclusion scolaire systĂ©matique
 Le film va-t-il cesser de reprendre grossiĂšrement Ă  son compte la totalitĂ© des stĂ©rĂ©otypes Ă  sa disposition sur les banlieues difficiles » et tenir un discours soudainement subtil ? La sĂ©quence suivante du film suffit Ă  Ă©teindre notre lueur d’espoir
 En effet, le film passe immĂ©diatement Ă  la critique toujours par la voix de Sami des jeunes trafiquants de banlieue, qui comme chacun sait, roulent dans d’énormes BMW dĂ©capotables. Un jeune trafiquant de drogue en banlieue », vu par Neuilly-sa-mĂšre. Deux choses ressortent principalement de cette sĂ©quence. PremiĂšrement, les jeunes qui vendent de la drogue sont des tire-au-flanc qui abandonnent leurs Ă©tudes Ă  cause de leur incorrigible mauvaise volontĂ© et de leur appĂąt du gain. Sami commentant l’arrivĂ©e du jeune trafiquant de drogue prĂ©sentĂ© ci-dessus dĂ©crit ainsi ça c’est Nouredine. Bac – 6. Mais pas besoin que je vous donne sa spĂ©cialitĂ© hein, je crois que c’est clair » voyons voir
 Une voiture de luxe dĂ©capotable et visiblement neuve
 Bien sĂ»r, c’est un jeune vendeur de cannabis, ça crĂšve les yeux ! DeuxiĂšmement, le film reprend Ă  son compte l’idĂ©e selon laquelle l’économie souterraine telle que le trafic de drogues relĂšverait uniquement d’un problĂšme d’éducation parentale. En effet, cette sĂ©quence du film montre l’hĂ©roĂŻsme de Mme Diallo, mĂšre de famille respectĂ©e dans la citĂ©, qui repousse courageusement le trafiquant Ă  coup de pied, en le traitant de racaille », et en menaçant de lui couper ses organes gĂ©nitaux Ă  la machette. Mme Diallo incarne la mĂšre responsable et soucieuse de l’avenir de ses enfants, par opposition aux parents dĂ©missionnaires qui laissent leurs enfants succomber Ă  l’attrait de l’argent facile. Vous en avez assez de cette bande de racailles ? Ben je vais vous en dĂ©barrasser !!! » La responsabilisation » des parents comme principale solution aux problĂšmes sociaux a fortiori lorsqu’il s’agit de parents des classes populaires, jugĂ©s peu aptes Ă  Ă©duquer leurs enfants est par ailleurs une idĂ©e qui s’est largement diffusĂ©e ces derniĂšres annĂ©es. Cette dichotomie entre parents responsables et parents dĂ©missionnaires repose sur le postulat que les dĂ©terminismes sociaux n’existent pas, mais qu’il n’est question que d’éducation et de valeurs morales[8]. Ce portrait de Chalon-sur-SaĂŽne, qui n’est en rĂ©alitĂ© qu’un ramassis de stĂ©rĂ©otypes sur les banlieues », est dressĂ© par Sami lui-mĂȘme au dĂ©but du film. On voit d’emblĂ©e, grĂące aux commentaires de Sami, que celui-ci est lucide par rapport Ă  sa citĂ© quand on est gosse, Chalon, c’est gĂ©nial, c’est quand on est plus grand que ça se gĂąte ». Il rejette certains comportements, comme le fait de prĂ©fĂ©rer l’argent facile du trafic de drogue au travail scolaire Moi, si je travaille Ă  l’école, c’est pour ne pas devenir comme eux ». Ainsi, Sami est l’archĂ©type du jeune des banlieues qui veut s’en sortir », par opposition aux voyous qui pourrissent la vie dans les citĂ©s, pour reprendre la dichotomie utilisĂ©e par la droite. Le dĂ©part vers Neuilly-sur-Seine prend donc tout son sens. S’en sortir » est alors synonyme pour Sami de sortir de sa citĂ© », afin de fuir les Ă©lĂ©ments perturbateurs qui, malgrĂ© toute sa bonne volontĂ©, pourraient le faire sortir du droit chemin. A lui de saisir cette chance extraordinaire et d’en ĂȘtre digne. L’humour au service d’une idĂ©ologie raciste et rĂ©actionnaire Si la supĂ©rioritĂ© morale, Ă©conomique, culturelle et physique de Neuilly est Ă©vidente, la caricature et le choix de certains personnages doivent permettre malgrĂ© tout de faire croire Ă  une Ă©quivalence de traitement et de jugement par le film de ces deux contextes. Les caricatures flagrantes et humoristiques de beaucoup d’habitants de Neuilly sont censĂ©es ĂȘtre garantes de l’absence de parti pris en faveur de Neuilly et de ses habitant-e-s. Ainsi, Charles, le cousin de Sami est un Sarkozy miniature. Lors de sa premiĂšre apparition, il termine son footing ; il a pour objectif de devenir prĂ©sident de la rĂ©publique et Ă  plus court terme dĂ©lĂ©guĂ© de classe, et est un fan inconditionnel de l’UMP, comme le montre la dĂ©coration de sa chambre. Charles De Chazelles, futur hyperprĂ©sident. Bienvenue Ă  Neuilly, Sami
 Le film pousse la caricature jusqu’à mettre dans la bouche de Charles des insultes issues du vocabulaire de Nicolas Sarkozy dĂšs leur premiĂšre rencontre, Charles accuse Sami d’ĂȘtre une racaille de banlieue ». Cette accusation sera reprise sous diverses formes tout au long du film. Le fait que ces propos soient totalement exagĂ©rĂ©s participe de la caricature des personnages de Neuilly. Pour autant les rĂ©ponses qu’apporte Sami aux accusations de Charles et la suite du dĂ©roulement de l’intrigue tendent Ă  avaliser ces propos. Il s’agit lĂ  d’un procĂ©dĂ© rĂ©current tout au long du film, et qui apparaĂźt notamment Ă  l’occasion de la premiĂšre rencontre entre Charles et Sami. Charles attaque d’emblĂ©e Sami d’une façon peu subtile pas mal ton dĂ©guisement. Mais Ă  moi on me la fait pas t’es une racaille de banlieue ». Charles continue Ă  l’agresser verbalement, veut fouiller dans son sac pour voir s’il n’y dissimule pas une capuche, et va jusqu’à l’accuser d’avoir participĂ© en personne ou en tant que complice Ă  des incendies de voitures Ă  Chalon. Il termine la conversation en ordonnant Ă  Sami de ne rien voler dans la maison. Meuh non, c’est pas moi qui ait brĂ»lĂ© des voitures, pendu des grands-mĂšres avec ma capuche, et braquĂ© des banques pour m’acheter ma dose quotidienne ! La hargne paranoĂŻaque de Charles semble disqualifier ses propos. Cependant, les rĂ©ponses que fait Sami pour se dĂ©fendre montrent que ces accusations sont en rĂ©alitĂ© globalement fondĂ©es. Concernant le fait d’ĂȘtre une racaille de banlieue », au lieu d’inviter Charles Ă  aller se faire voir et Ă  remballer ses insultes stupides, Sami reprend ce terme de racaille » en indiquant simplement qu’il n’en est pas une. Le film invite donc ici Ă  considĂ©rer le terme de racaille » comme une catĂ©gorie sociale indiscutable, qui sert d’outil de classification des individus, la seule question Ă©tant alors de savoir si l’on est une ou pas. La rĂ©ponse de Sami justifie donc les propos de Charles ce dernier se trompe simplement de cible et c’est en cela qu’il est caricatural parce que Sami est si gentil
 mais il ne fait aucun doute par ailleurs que les banlieues » sont remplies de racailles ». Concernant les incendies de voitures, si Sami rĂ©pond qu’il n’en a jamais brĂ»lĂ©, il reconnaĂźt qu’il n’a jamais dĂ©noncĂ© ses ami-e-s incendiaires parce qu’il n’est pas une balance ». Charles lui assĂšne donc en droit français, ça s’appelle de la complicitĂ©, tu es une racaille », et Sami se tait. Le caractĂšre caricatural du propos de Charles tient encore une fois au fait qu’il attaque directement et façon agressive ce pauvre Sami qui lui est si gentil et si mignon mais le fond du propos Ă  savoir que les jeunes de banlieues » passent leur temps Ă  brĂ»ler des voitures par pure mĂ©chancetĂ© n’est en rien contredit. Concernant la tentative de Charles de fouiller de force dans le sac de Sami pour voir s’il n’y dissimule pas une capuche, ce dernier y rĂ©pond en agrippant Charles par le col de son tee-shirt, en le repoussant et en commençant Ă  protester touche pas Ă  mon sac ou je te nique la
 » avant de le lĂącher au bout de quelques secondes. Charles arbore alors un air triomphant, et affirme qu’il a simplement voulu le tester pour voir s’il Ă©tait violent comme tous les jeunes de banlieue, ce dont il est Ă  prĂ©sent convaincu. Sami ne rĂ©pond rien, et semble s’en vouloir Ă  lui-mĂȘme, comme si Charles venait effectivement de dĂ©voiler une facette enfouie de sa personnalitĂ©. Encore une fois ici, ce qui est exagĂ©rĂ©, c’est de penser que Sami qui est si gentil ! puisse ĂȘtre une personne vraiment violente. Cependant, l’on voit tout de mĂȘme qu’il a un cĂŽtĂ© banlieusard agressif » dont il doit se protĂ©ger lui-mĂȘme agripper les gens par le col en parlant de leur niquer la gueule », c’est pas un rĂ©flexe de banlieue », ça ?, et l’on peut lĂ©gitimement supposer qu’en banlieue », tous les jeunes sont automatiquement violents. Le fait que Sami ne faisait ici que se dĂ©fendre contre une personne qui l’insulte et essaye de fouiller de force dans ses affaires est totalement effacĂ© par le film. Charles est heureux il a mis Ă  jour la vraie nature de Sami. Le procĂ©dĂ© employĂ© ici est donc simple et il sera utilisĂ© de façon systĂ©matique tout au long du film les attaques racistes qui sont profĂ©rĂ©es dans le film Ă  l’égard des jeunes de banlieue » sont mises dans la bouche de personnages qui se trompent de cible en visant ce pauvre Sami. En somme, les propos racistes et stigmatisants ne sont pas gĂȘnants en eux-mĂȘmes, ce qui est gĂȘnant et est censĂ© susciter la compassion, c’est que Sami subit toutes ces injures Ă  la place de toutes ces racailles » –qui les auraient bien mĂ©ritĂ© quant Ă  elles. La premiĂšre rencontre entre Sami et sa cousine Caroline la sƓur de Charles donne aussi lieu Ă  une caricature de cette derniĂšre, mais il apparaĂźt nettement Ă  cette occasion que toutes les caricatures ne se valent pas
 Contrairement Ă  Charles, qui est certes un personnage absolument infect et prĂ©sentĂ© comme excessif dans son amour pour l’UMP comme dans ses agressions envers Sami, Caroline, elle, apparaĂźt ridicule simplement pour le contenu de ce qu’elle dit et de ce qu’elle fait. En somme, alors que les propos de Charles apparaissent caricaturaux parce qu’ils s’adressent Ă  la mauvaise personne, les propos de Caroline apparaissent caricaturaux parce qu’ils sont stupides, et que Caroline est prĂ©sentĂ©e comme une idiote hystĂ©rique. La premiĂšre rencontre entre Caroline et Sami illustre dĂ©jĂ  cela. Ainsi, Caroline affirme d’emblĂ©e ĂȘtre trĂšs heureuse d’accueillir Sami puis lui fait remarquer abruptement wouaw
 je t’imaginais vachement moins typĂ©. Mais c’est trĂšs bien hein ! Avec ta gueule d’arabe, tu vas faire chier tous les bourgeois rĂ©acs du quartier ! » Cette remarque est Ă  mettre en parallĂšle avec la premiĂšre remarque qu’a faite Charles en voyant Sami wouaw
 je t’imaginais moins
 euh
 moins petit
 ». Ce parallĂšle effectuĂ© par le film vise Ă  se moquer tant du racisme que de l’antiracisme, tous deux Ă©tant posĂ©s comme Ă©galement ridicules. Dans la mesure oĂč Charles est sarkozyste et Caroline est prĂ©sentĂ©e comme une bobo » de gauche, la rĂ©action de Charles incarne un racisme de droite », qui consiste Ă  dĂ©prĂ©cier des individus sur la base de leur apparence arabe, tandis que Caroline incarne un antiracisme de gauche » qui correspondrait au contraire au fait de valoriser Ă  outrance l’apparence typĂ©e » c’est-Ă -dire une couleur de peau non blanche des gens, au point de ne voir en elleux que cela. Cette focalisation sur l’apparence est tournĂ©e en ridicule par le film. En prĂ©sentant ainsi sur un pied d’égalitĂ© le racisme insidieux de Charles l’UMP, et ce qui serait l’antiracisme enthousiaste et hystĂ©rique de Caroline la gauchiste, le film reprend Ă  son compte l’idĂ©e absurde selon laquelle l’antiracisme serait une position au mieux inutile, au pire aussi condamnable et dangereuse que le racisme lui-mĂȘme[9]. Caroline l’antiraciste emmerdeuse une plaie pour toute la famille. Caroline est en effet prĂ©sentĂ©e comme une adolescente hystĂ©rique elle exprime ses multiples opinions politiques de façon exaltĂ©e, et en exagĂ©rant beaucoup trop. ImmĂ©diatement aprĂšs avoir sautĂ© au cou de la gueule d’arabe » de Sami, celle-ci jette subitement le gĂąteau que ce dernier avait apportĂ© comme cadeau Ă  sa tante parce que c’est plein de cochonneries hydrogĂ©nĂ©es ». LĂ  encore, Sami ne dit rien, abasourdi par le moulin Ă  paroles excitĂ© qu’il a en face de lui. En quelques secondes, le film nous indique l’essentiel de ce qu’il faut penser de Caroline la gauchiste elle est casse-pieds, ridicule, hystĂ©rique, dogmatique, Ă©colo ce qui selon le film est probablement synonyme des quatre termes prĂ©cĂ©dents, et monte sur ses grands chevaux pour des broutilles. Par la suite, on voit Caroline s’amouracher d’un immigrĂ© chinois sans papier menacĂ© d’expulsion et travaillant comme ouvrier dans l’entreprise de son pĂšre, puis d’un indien d’Amazonie menacĂ© d’ĂȘtre chassĂ© de ses terres, et pour finir d’un immigrĂ© nigĂ©rien menacĂ© d’extradition. Caroline est totalement ridicule pour plusieurs raisons. Ses engagements sont toujours impulsifs et sont prĂ©sentĂ©s comme des lubies d’adolescente immature. Elle menace ainsi de se suicider si son pĂšre s’oppose Ă  son mariage avec l’ouvrier chinois. Ses dĂ©sirs de mariages apparaissent d’autant plus ridicules, que, comme le fait remarquer son pĂšre dans un soupir exaspĂ©rĂ©, elle est de toute façon encore mineure
 De plus, ces engagements se font toujours en opposition avec son milieu familial et en particulier son pĂšre, et, loin d’ĂȘtre de correspondre Ă  de rĂ©elles convictions politiques, ne servent que de prĂ©texte pour se fĂącher avec son pĂšre et son frĂšre. Au beau milieu d’un repas de famille, elle attaque ainsi sournoisement son pĂšre PDG de l’industrie Porc Ever sur le thĂšme de la pollution industrielle des industries de porcs. En bref, Caroline n’est donc rien d’autre qu’une bobo », Ă  savoir une riche bourgeoise qui, pour faire son intĂ©ressante, adopte hypocritement des idĂ©aux de gauche et dĂ©fend des revendications caricaturales ou insignifiantes juste pour emmerder le monde[10]. Peindre le personnage de Caroline de cette façon a donc directement pour effet de prĂ©senter les idĂ©es censĂ©es ĂȘtre reprĂ©sentĂ©es et dĂ©fendues par la gauche » comme tout Ă  fait stupides en elles-mĂȘmes concrĂštement, cela se traduit par le fait que la dĂ©fense des droits sociaux des immigrĂ©-e-s en situation irrĂ©guliĂšre, l’écologie, l’anti-capitalisme, et l’anti-racisme sont explicitement prĂ©sentĂ©es par le film comme des lubies absurdes et sans importance. C’est ce qui est soulignĂ© avec beaucoup d’insistance durant tout le film, oĂč l’on voit, dĂšs que Caroline ouvre la bouche, tout l’entourage de cette derniĂšre hausser les yeux au ciel, soupirer, ou faire semblant d’acquiescer Ă  ses propos pour qu’elle leur foute la paix[11]
 Les spectateurs/trices sont invitĂ©-e-s Ă  partager l’exaspĂ©ration des personnages que Caroline saoule Ă  longueur de journĂ©e et Ă  considĂ©rer Ă©galement ses opinions comme tout Ă  fait stupides. Ah ah ah ! Mais quelle idiote celle-lĂ  ! Comme si la rĂ©partition incroyablement inĂ©galitaire des richesses au niveau mondial et l’encouragement Ă  la surconsommation pour tous ceux qui ont les moyens d’acheter ce qui leur passe par la tĂȘte pouvait nous conduire Ă  un dĂ©sastre Ă©cologique qui Ă©puisera les ressources de la planĂšte, et dĂ©vastera la faune et la flore planĂ©taire, ĂȘtres humains compris en particulier les pauvres
 Ah lĂ  lĂ , ces bobos », toujours Ă  s’occuper de choses pas importantes en exagĂ©rant tout
 Caroline s’en sort donc globalement beaucoup moins bien que son frĂšre, et il n’est pas Ă©tonnant que dans les confrontations verbales avec sa sƓur, Charles soit souvent mis par le film dans la position victorieuse de celui qui dĂ©voile tout haut ce que les spectateurs/trices sont censĂ©-e-s penser d’elle tout bas retourne bouffer des graines de soja avec des SDF, espĂšce de bobo connasse » / T’en a rien Ă  faire de l’environnement, la seule chose qui t’intĂ©resse c’est de faire chier papa ». En plus de ces deux personnages hauts en couleur Caroline et Charles, le film propose aussi quelques caricatures humoristiques » plus que douteuses. Ainsi, par exemple, la tante Djamila, qui accueille Sami chez elle Ă  Neuilly, est d’origine algĂ©rienne comme la mĂšre de Sami. On apprend assez tĂŽt qu’elle soupçonne son mari d’avoir une amante cette pĂ©ripĂ©tie secondaire sera parsemĂ©e de remarques au sujet du caractĂšre algĂ©rien » de Djamila –comprendre par lĂ , semble t-il, son inclination Ă  rĂ©gler ses comptes par la violence. Celle-ci souhaite rĂ©gler cette histoire Ă  l’algĂ©rienne », c’est-Ă -dire comme le montrera la suite du film tabasser l’amante supposĂ©e de son mari[12]. L’humour du film, tel qu’il s’exprime notamment dans les caricatures des personnages, converge ainsi vers le message suivant – les immigrĂ©-e-s et leurs descendant-e-s sont des ĂȘtres violents, – celleux qui les trouvent formidables sont hypocrites, intĂ©ressĂ©-e-s et dĂ©fendent des opinions absurdes, – celleux qui les attaquent sont lucides sur le fait qu’illes sont majoritairement des racailles ». On pourrait toutefois penser qu’en de trĂšs rares occasions, la caricature et l’exagĂ©ration servent Ă  tourner en ridicule les stĂ©rĂ©otypes sur les immigrĂ©-Ă©-s et les banlieues » et non Ă  les renforcer. C’est ce que l’on pourrait objecter notamment lorsque l’on voit Sami et ses amis discuter entre eux de la violence auxquelles seraient soumises les banlieues » le groupe d’amis est tellement caricatural dans la stigmatisation dans le 9-3, ils sont passĂ©s au lance-roquettes, je te jure ! » qu’il semblerait que cette derniĂšre soit dĂ©noncĂ©e. Le film nous apparaĂźt toutefois trĂšs ambivalent sur ce point. En effet, l’on entend beaucoup plus dans le film les amis de Sami ainsi que ce dernier lorsqu’il leur tĂ©lĂ©phone Ă©voquer explicitement la violence des banlieues, et le fait qu’y circuleraient des armes en vente libre et des dĂ©linquants quasi-kamikazes Ă  tous les coins de rue. S’ils le font certes d’une façon qui saute aux yeux par son caractĂšre exagĂ©rĂ©, le film semble en mĂȘme temps indiquer que le stĂ©rĂ©otype des banlieues violentes » est vĂ©hiculĂ© surtout par des jeunes de banlieue » eux-mĂȘmes, qui prennent un plaisir malin Ă  tout exagĂ©rer pour se vanter auprĂšs des copains, comme si la stigmatisation des banlieues » Ă©tait produite par les personnes qui y habitent ou, tout au moins, comme si elles y participaient tout autant que n’importe qui, qui plus est, avec une grande complaisance. Sous-entendre une telle idĂ©e est Ă©videmment aussi nausĂ©abond que si l’on prĂ©tendait que les personnes rĂ©sidant dans des endroits stigmatisĂ©s se discriminaient Ă  l’embauche tou-te-s seul-e-s[13]
 Qui plus est, le procĂ©dĂ© consistant Ă  exagĂ©rer un propos jusqu’à le rendre incroyable est Ă  double-tranchant l’on peut tout aussi bien n’accorder aucune importance Ă  un propos prĂ©sentĂ© sous cette forme, ou alors penser que le propos est ici ponctuellement exagĂ©rĂ© mais qu’il contient du vrai, au fond
 Etant donnĂ© la tournure gĂ©nĂ©rale du film, le film ne nous paraĂźt pas, mĂȘme ici, contredire l’idĂ©e Ă  la racine de ce prĂ©jugĂ©, Ă  savoir que ce qui caractĂ©rise les banlieues » de façon gĂ©nĂ©rale, c’est leur dangerositĂ© et la violence de leurs habitant-e-s. L’humour du film contribue donc Ă  conforter la supĂ©rioritĂ© Ă©crasante de Neuilly sur tous les plans, et Ă  stigmatiser les immigrĂ©-e-s et leurs descendant-e-s rĂ©sidant dans les banlieues ». Cette hiĂ©rarchie est prĂ©sentĂ©e comme naturelle, et prĂ©tendre comme le fait Djamel Bensalah que le film ne contient aucun parti-pris, ni prosĂ©lytisme » en faveur de quoi que ce soit, relĂšve d’une singuliĂšre hypocrisie. Le calvaire de Sami, et sa docilitĂ© mĂ©ritoire. Loin d’ĂȘtre une sympathique comĂ©die qui cherche Ă  montrer qu’ on peut tous vivre ensemble si on y met un peu du sien »[14], le film nous raconte donc ceci une graine de racaille » de bonne volontĂ© a la chance d’atterrir Ă  Neuilly. LĂ , il subira une avalanche d’humiliations, de violences physiques, et d’attaques racistes contre lesquelles il apprendra Ă  ne pas se rĂ©volter, Ă  ne rien dire, et Ă  demander pardon. GrĂące Ă  sa docilitĂ©, Sami rĂ©ussira Ă  s’intĂ©grer et sera reconnu comme n’étant pas une racaille ». Le chemin de croix de Sami la racaille » pour s’intĂ©grer humiliations et violences en tous genres. Ce qui frappe au premier abord, c’est que le martyre que subit Sami Ă  Neuilly n’est pas du tout prĂ©sentĂ© comme violent, le terme de violence » Ă©tant rĂ©servĂ© Ă  Sami et aux habitant-e-s des banlieues. Les violences racistes subies par Sami sont plutĂŽt prĂ©sentĂ©es comme des rĂ©actions normales d’un milieu recevant un Ă©lĂ©ment Ă©tranger, et auxquelles Sami est sommĂ© de s’adapter sans broncher. Il va de soi, pour le film, que les habitant-e-s de Neuilly n’ont aucun effort Ă  faire pour ne pas persĂ©cuter Sami, et qu’il serait illĂ©gitime de leur en rĂ©clamer aprĂšs tout, c’est lui qui doit s’intĂ©grer, c’est Ă  lui de s’adapter avec le sourire de prĂ©fĂ©rence Ă  tout ce qu’il subira. C’est ce qui apparaĂźt trĂšs clairement si l’on procĂšde Ă  un inventaire non exhaustif des violences perpĂ©trĂ©es Ă  l’encontre de Sami, de son arrivĂ©e Ă  Neuilly Ă  la fin du film. – Comme indiquĂ© prĂ©cĂ©demment, Sami arrivant Ă  Neuilly chez sa tante Djamila est immĂ©diatement pris Ă  parti par son cousin Charles, avant de se voir assĂ©ner dans la chambre de ce dernier dont il veut changer la dĂ©coration ma chambre, tu l’aimes ou tu la quittes ». Cette phrase est drĂŽle dans la mesure oĂč l’on reconnaĂźt le clin d’Ɠil Ă  Nicolas Sarkozy[15] et oĂč il est tout Ă  fait exagĂ©rĂ© de demander Ă  Sami de montrer sa volontĂ© d’intĂ©gration jusque dans la chambre de son cousin. Cependant comme toujours, avec les propos de Charles si son propos apparaĂźt drĂŽle ici parce qu’il est dĂ©placĂ©, l’idĂ©e gĂ©nĂ©rale qu’il dĂ©fend, Ă  savoir que sous prĂ©texte qu’il n’est pas chez lui, Sami doit s’intĂ©grer sans faire de vagues mĂȘme si on le brutalise, est vĂ©hiculĂ©e par l’ensemble du film et sera directement confirmĂ©e par la suite de l’intrigue[16]. – DĂšs son arrivĂ©e au collĂšge privĂ© de Saint-ExupĂ©ry, Sami est confrontĂ© Ă  des humiliations racistes et au mĂ©pris de classe de la part des enseignants et des Ă©lĂšves. Ainsi, le prof de maths introduit Sami face Ă  la classe de la sorte Alors monsieur Ben Ba
 Ben Bou
je vais vous appeler Ben ça ne vous dĂ©range pas. », tandis que les Ă©lĂšves s’exclament Ben Laden », Ben Mouloud » etc. Ces attaques racistes ne font l’objet d’aucune rĂ©primande de la part du prof, tandis que Sami baisse la tĂȘte et ne rĂ©pond rien. ImmĂ©diatement aprĂšs, le prof le prend Ă  partie sur son niveau scolaire qu’il suppose bas, et l’avertit qu’il n’a pas intĂ©rĂȘt Ă  faire baisser le niveau de la classe M. Ben, sachez qu’il y a un programme pour les futurs leaders, et un programme pour les futurs losers », Vous allez apprendre Ă  vous lever tĂŽt ». Une fois cette leçon de morale effectuĂ©e, le prof procĂšde Ă  un bizutage de Sami en effectuant une interrogation surprise, accompagnĂ©e de la remarque Bienvenue Ă  Saint-Ex, ». De mĂȘme, durant le cours d’histoire, les Ă©lĂšves se moquent de Sami en remarquant qu’il porte un costume bas de gamme, lĂ  encore sans s’attirer aucune rĂ©probation de la part de la prof. Le film met ainsi en scĂšne Ă  de multiples reprises un racisme dĂ©complexĂ© et un mĂ©pris de classe dont Sami fera constamment les frais. Evidemment, les spectateurs et spectatrices sont invitĂ©-e-s Ă  compatir avec ce pauvre Sami. Cependant, le film montrera que c’est par sa docilitĂ©, autrement dit son aptitude Ă  s’aplatir en silence face aux violences dont il fait l’objet, que Sami rĂ©ussira progressivement Ă  s’ intĂ©grer ». Si le film condamne donc superficiellement ces attaques racistes, il les banalise et Ă©rige le silence face Ă  l’oppression en modĂšle. Je vous prĂ©sente votre nouveau camarade, Sami Ben-bambou qui vient d’une banlieue dite difficile, dont le papa est mort et la maman travaille sur un bateau. C’est bien ça ? » il s’agit d’une citation rĂ©elle de la prof d’histoire L’unique possibilitĂ© laissĂ©e Ă  Sami face aux multiples attaques racistes ronger son frein silencieusement. Il importe de remarquer au passage que la distinction de la sociĂ©tĂ© entre leaders » et losers », bien qu’elle soit prĂ©sentĂ©e ici de façon brutale par le prof de maths est trĂšs loin d’ĂȘtre remise en question par le film, et constitue en rĂ©alitĂ© le cƓur de l’intrigue de Neuilly-sa-mĂšre. En effet, le film ne remet pas un instant en question le fait que notre sociĂ©tĂ© doit ĂȘtre structurĂ©e selon une dichotomie accompagnĂ©e de rĂ©compenses pour les uns et de discriminations pour les autres entre celleux qui ont rĂ©ussi, en particulier Ă  l’école, et celleux qui n’ont pas rĂ©ussi. Au contraire, toute la beautĂ© du film est censĂ©e rĂ©sider dans le fait que l’on voit un individu qui semblait condamnĂ© Ă  rester dans le camp des futurs losers » rĂ©ussir Ă  entrer dans le camp des futurs leaders » grĂące Ă  son travail et Ă  son mĂ©rite on le verra dans le film se coucher tard pour rĂ©viser. La rĂ©ussite exceptionnelle d’un Sami implique donc que l’on abandonne les personnes qui ne sont pas Sami au triste sort qu’elles ont au fond bien mĂ©ritĂ©. C’est bien ce qui est indiquĂ© Ă  maintes reprises par le film durant un repas, alors que Charles attaque encore une fois Sami en disant qu’il est une racaille, sa tante Djamila le dĂ©fend de la maniĂšre suivante Non, il a sautĂ© une classe, il travaille bien Ă  l’école et a 12 de moyenne ! ». Traduction s’il avait redoublĂ© une classe, avait des difficultĂ©s Ă  l’école et 8 de moyenne, il serait naturel de le qualifier de racaille » ou de loser ». – Durant la rĂ©crĂ©ation, Sami est interpellĂ© par les trois frĂšres pistons » surnommĂ©s ainsi car ils ont redoublĂ© plusieurs fois, ce qui est interdit par le rĂšglement intĂ©rieur, qui l’accusent d’ĂȘtre un infiltrĂ© de la citĂ© Picasso », citĂ© peuplĂ©e de barbares qui nous dĂ©pouillent Ă  la sortie du bahut ». La rĂ©ponse de Sami correspond au schĂ©ma habituel j’ai rien Ă  voir avec eux, je viens de Chalon » autrement dit, moi je suis gentil, je ne suis pas un barbare comme les autres habitants des citĂ©s. La tentative de racket par une bande de la citĂ© Picasso de Sami et Charles confirmera par ailleurs les affirmations des frĂšres pistons. – AprĂšs ces attaques racistes et liĂ©es Ă  son origine sociale, il ne manquait plus qu’à Sami d’ĂȘtre humiliĂ© en tant que musulman. Le film ne manquera Ă©videmment pas une telle occasion, et proposera mĂȘme deux variantes. La premiĂšre prendra la forme d’une blague de mauvais goĂ»t de la part de Charles, qui lui fait croire qu’il n’y a que du porc dans le frigo en guise de goĂ»ter. Ah la bonne blague ! La seconde est encore plus sadique et sournoise, et sera lourde de consĂ©quences pour Sami. Guilain, le chef des frĂšres pistons » fait mine de se rĂ©concilier avec Sami, et l’invite Ă  manger Ă  sa table Ă  la cantine du collĂšge un Ă©lĂšve vient en effet de bousculer Sami, faisant tomber son repas. Guilain, soudain mielleux, lui offre son repas, en prĂ©cisant, Ă  la demande de Sami, qu’il ne s’agit pas de porc il affirme que lui-mĂȘme, Ă©tant juif, n’en mange pas. AprĂšs que Sami ait avalĂ© quelques bouchĂ©es, Guilain dĂ©voile la machination il s’agissait d’un piĂšge pour lui faire manger du porc. Toute la cantine Ă©clate de rire face Ă  cette Ă©niĂšme humiliation et les frĂšres pistons miment des cochons. Sami, poussĂ© Ă  bout, se jette alors sur Guilain, et le frappe. Sami est heureux de discuter avec son ancien ennemi, devenu depuis 15 secondes son seul ami Au fait
 jsuis pas juif. Et c’est pas du veau, c’est du porc » Les amis de Guilain font des bruits de cochon. Que c’est drĂŽle ! Il va de soit que cette scĂšne est horrible, mais ce qui l’est encore davantage, ce sont les consĂ©quences qu’aura le coup portĂ© par Sami Ă  Guilain en rĂ©action Ă  cette immonde machination. En se bagarrant avec Guilain, Sami rĂ©pond pour la premiĂšre fois du film Ă  une attaque autrement qu’en baissant la tĂȘte et en restant silencieux. Il va en payer les consĂ©quences Ă  trois reprises. Le film nous offre donc une dĂ©monstration implacable du fait que la rĂ©bellion, mĂȘme ponctuelle, contre les humiliations racistes/de classe/islamophobes est toujours condamnable. Sami est donc explicitement puni de son absence de passivitĂ© par trois personnages le fantĂŽme de son pĂšre, la principale du collĂšge, et enfin Marie. Ces trois personnages Ă©tant les seul-e-s personnages globalement positifs/ves du film, et les plus admirĂ©-e-s par Sami, la sanction est d’autant plus forte, et leurs accusations apparaissent comme d’autant plus lĂ©gitimes. 1- Commençons par la punition paternelle . PrĂ©cisons que le pĂšre de Sami, immigrĂ© algĂ©rien fan de football et admirateur de Zinedine Zidane, est dĂ©cĂ©dĂ© lors de la coupe du monde de 1998, alors que Sami Ă©tait tout petit. Pour prendre la mesure du traumatisme vĂ©cu par Sami, on voit qu’il est malade toute la soirĂ©e et la nuit, au point de vomir Ă  la table de son oncle et sa tante. L’attaque islamophobe de Guilain se prolonge ainsi en humiliation corporelle. Alors qu’il essaie tant bien que mal de s’endormir, le fantĂŽme de son pĂšre lui apparaĂźt. AprĂšs des annĂ©es d’absences, et sachant que Sami traverse une passe trĂšs difficile, on pourrait s’attendre Ă  une entrĂ©e en matiĂšre plus rĂ©confortante que C’est pas comme ça que je t’ai Ă©levĂ© Sami, tu me déçois profondĂ©ment, j’espĂšre que tu as honte ». Sami qui a repris les bonnes habitudes, s’excuse et avoue avoir honte. Le pĂšre minimise alors la violence subie par Sami le fait d’avoir mangĂ© du porc par machination est une broutille sans importance, puisque le Coran ne blĂąme pas le fait d’avoir mangĂ© du porc Ă  son insu. Le pĂšre reproche alors Ă  Sami de s’ĂȘtre senti humiliĂ© au point d’en ĂȘtre tombĂ© malade, et surtout d’avoir rĂ©agi Ă  l’attaque de Guilain Le problĂšme c’est qu’on ne crache pas sur les gens ». Ensuite, il se lance dans un plaidoyer en faveur de Zinedine Zidane, ce qui parait incongru, mais prendra tout son sens dans la suite du film. Sami, malade et traumatisĂ©, juste avant l’apparition de son pĂšre Tu me fais honte, c’est pas comme ça que je t’ai Ă©duquĂ© Ă  ĂȘtre un gentil fils d’immigrĂ© qui ferme sa gueule !! Sami, rĂ©confortĂ© par l’apparition de son papounet chĂ©ri 2- La punition scolaire . Le lendemain, Sami et sa tante sont convoquĂ©-e-s dans le bureau de la principale. La principale est une des seules personnages Ă  prononcer correctement le nom de famille de Sami ; elle incarne une autoritĂ© sĂ©vĂšre mais juste. Bien que celle-ci soit parfaitement au courant de la manipulation machiavĂ©lique dont a Ă©tĂ© victime Sami, elle va tout de mĂȘme le rĂ©primander et le menacer de sanctions Guilain, quant Ă  lui, n’a pas Ă©tĂ© inquiĂ©tĂ©. La directrice part en effet du principe suivant Vous venez d’arriver dans cet Ă©tablissement, M. Benboudaoud, c’est Ă  vous de vous adapter, c’est Ă  vous de faire un effort d’intĂ©gration ». Quelles que soient les violences racistes/classistes/islamophobes que vous subissez, de toute façon, c’est de VOTRE faute, vous n’avez qu’à la fermer ! 3- Marie A la scĂšne suivante, Marie qui s’était rapprochĂ©e peu Ă  peu de Sami dans la premiĂšre partie du film rĂ©pond sĂšchement Ă  Sami qui voulait engager la conversation. Elle dĂ©laisse ce dernier au profit de Guilain avec qui elle joue au tennis, et se justifie de la façon suivante Je ne supporte pas les mecs violents ». Je dĂ©teste les mecs violents ». Par contre, les mecs fourbes, racistes, et imbus d’eux-mĂȘmes, ça, y’a pas de problĂšme
 Le lendemain, Sami va tenter de se faire pardonner auprĂšs de Marie. Il tente une derniĂšre fois de lui expliquer qu’il n’a fait que rĂ©pondre Ă  une agression prĂ©alable et qu’au fond, il dĂ©teste la violence. Ce Ă  quoi Marie rĂ©pond d’un ton pĂ©remptoire la violence contre la bĂȘtise c’est pas une solution » traduction ferme ta gueule quoiqu’il arrive et intĂšgre-toi. AprĂšs avoir assĂ©nĂ© cette sentence, Marie explique sa rĂ©pulsion envers la violence par son histoire personnelle Tu sais quand j’étais petite, mon pĂšre battait ma mĂšre, j’ai vu ça pendant toute mon enfance, et dans mon milieu Ă  moi y’a pas d’assistance sociale ». On retrouve ici le procĂ©dĂ© de la fausse Ă©quivalence de traitement entre le monde de Neuilly et celui des banlieues ». En somme, les riches souffrent davantage que les pauvres de la violence, car ces derniers sont privilĂ©giĂ©-e-s en tant qu’ils bĂ©nĂ©ficient de l’assistance de l’Etat. Sous prĂ©texte qu’il existe des femmes battues Ă  Neuilly ce que nul ne conteste, Sami est invitĂ© Ă  relativiser les humiliations qu’il subit. Marie finit par accepter les excuses de Sami, en lui prĂ©cisant que c’est la derniĂšre fois » qu’elle tolĂšre un Ă©cart de sa part. Malheureusement, peu aprĂšs, Sami va commettre un nouvel Ă©cart
 Marchant avec son cousin Charles Ă  la sortie des cours, ils se font interpeller par les fameux barbares » de la citĂ© Picasso qui tentent de les racketter. En essayant de nĂ©gocier avec eux, Sami reçoit un coup dans l’Ɠil. Il crĂ©e alors une diversion et rĂ©ussit Ă  s’enfuir avec Charles. Le coup qu’il a reçu laisse cependant un Ɠil au beurre noir. Le lendemain, il tente de dissimuler cette blessure Ă  Marie, avec qui il passe un aprĂšs-midi en quasi-amoureux/ses, mais celle-ci la remarque par hasard, se dispute avec lui, et le quitte. En effet, alors qu’il tente de se justifier de s’ĂȘtre fait agresser, Marie rĂ©torque et bien sĂ»r, c’est sur toi que ça tombe » en tant qu’il vient d’une banlieue », Sami a une prĂ©somption de culpabilitĂ©. Comme le dit explicitement Marie, que Sami se fasse violemment agresser ou qu’il soit lui-mĂȘme l’agresseur ne change strictement rien au jugement qu’elle porte sur lui. Sami est puni il a osĂ© se faire agresser Pour se faire pardonner une Ă©niĂšme fois par Marie, Sami utilisera sa technique prĂ©fĂ©rĂ©e il se distingue de la racaille » violente des banlieues » et mĂ©rite, lui, d’avoir une autre chance jte jure j’ai pas fait exprĂšs, avant d’arriver Ă  Neuilly, jme suis presque jamais battu, et pourtant lĂ -bas y’avait que des nerveux – Sami se verra aussi confrontĂ© Ă  une violence assez subtile une injonction contradictoire de la part de Marie. Celle-ci a lieu lors d’une soirĂ©e organisĂ©e en cachette par Charles et Sami en l’absence des parents. Lors de cette soirĂ©e, des troubles-fĂȘtes issus de la citĂ© Picasso payĂ©s par les frĂšres pistons » pour gĂącher la soirĂ©e feront irruption dans la maison et commenceront Ă  tout saccager. Alors qu’ils commencent Ă  tout dĂ©truire, ils aperçoivent Sami et Marie cĂŽte Ă  cĂŽte et s’exclament c’est elle ta meuf ? wah elle est bonne ! ». Sami, qui vient tout juste d’ĂȘtre pardonnĂ© des ses prĂ©tendus actes de violence, reste silencieux pour ne pas ĂȘtre accusĂ© par Marie d’ĂȘtre impulsif. L’échange qui suit est ahurissant il me dit t’es bonne’ et toi tu dis rien ? » ben je croyais que t’étais contre la violence » pff
 c’est ça ouais » En somme, si Sami rĂ©plique, cela veut dire qu’il est violent comme sont censĂ©-e-s l’ĂȘtre tou-te-s les banlieusard-e-s »[17], mais s’il ne rĂ©pond pas cela signifie qu’il tolĂšre les insultes sexistes Ă  l’égard de sa copine, et qu’il doit la protĂ©ger
 – Une derniĂšre humiliation attendait Sami l’expulsion de Neuilly et de son collĂšge. En effet, la bande de la citĂ© Picasso, s’étant fait finalement rejeter de la soirĂ©e, dĂ©cident de passer leur Ă©nervement sur le chef des frĂšres piston » Guilain et le tabassent. Sami, qui est comme d’habitude prĂ©sumĂ© coupable, sera alors accusĂ© d’avoir provoquĂ© les blessures de Guilain et devra en payer le prix. Cette sĂ©quence est probablement l’une des plus violentes du film. La tante Djamila et son mari croisent la mĂšre de Guilain qui souhaite s’entretenir avec ce dernier seul Ă  seul. Djamila se fait donc snober de façon sexiste c’est seulement au mari que l’on parle de choses sĂ©rieuses et raciste la mĂšre de Guilain refuse de serrer la main Ă  Djamila, et prĂ©cise quelques secondes aprĂšs Ă  son mari vous savez, je ne suis pas raciste, je n’ai rien contre votre femme ». Serrer la main Ă  une arabe ? MĂȘme pas en rĂȘve
 Elle explique alors Ă  l’oncle que Sami s’est acoquinĂ© avec toutes les racailles du quartier » et qu’il est responsable des blessures de son fils. Une fois la tante rentrĂ©e Ă  la maison, Sami se fait rĂ©primander trĂšs violemment par sa tante qui prĂ©cise qu’elle a eu la honte de [sa] vie ». En effet, ce qui est honteux pour Djamila, ce n’est pas la stigmatisation qu’elle subit de la part de la mĂšre raciste, c’est le jugement que porte cette raciste sur elle, et ce qu’il faudrait faire pour lui faire plaisir en l’occurrence ici, sanctionner Sami sans se poser de questions. Djamila fait donc la leçon Ă  Sami, et l’accuse d’avoir gĂąchĂ© sa vie idyllique Ă  Neuilly Pendant 10 ans j’ai pas eu de problĂšme Ă  Neuilly et toi en un an tu me pourris tout !! ». Le film invite une fois encore Ă  considĂ©rer que les humiliations racistes subies par les immigrĂ©-e-s et leurs descendant-e-s ne comptent pas comme des violences » la preuve, Djamila envers qui l’on tĂ©moigne des petites marques de mĂ©pris raciste eu Ă©gard Ă  son origine, affirme quand mĂȘme n’avoir jamais eu de problĂšme Ă  Neuilly ». Djamila reprĂ©sente explicitement le modĂšle de l’intĂ©gration rĂ©ussie d’aprĂšs le film bien qu’elle subisse quelques humiliations racistes par-ci par-lĂ , elle a appris Ă  se taire, elle a un mari de souche » et elle a fini par s’intĂ©grer » petit Ă  petit. Qui plus est, elle ne mange pas de porc et a donc rĂ©ussi quand mĂȘme Ă  garder un peu de sa » culture de lĂ -bas ». En somme, malgrĂ© quelques manifestations de violence qui tĂ©moignent de son origine[18], elle a rĂ©ussi Ă  contenir cette violence barbare inhĂ©rente Ă  sa condition d’immigrĂ©e d’Afrique du nord, et parvient, la plupart du temps, Ă  ĂȘtre d’une parfaite docilitĂ© vis-Ă -vis de toutes les violences perpĂ©trĂ©es contre les immigrĂ©-e-s par la sociĂ©tĂ© de Neuilly. Dans cette scĂšne, Sami, quant Ă  lui, reprĂ©sente les mĂ©chant-e-s immigrĂ©-e-s qui pourrissent tous les efforts d’intĂ©gration des gentil-le-s et dociles immigrĂ©-e-s par sa violence » et mĂ©ritent donc d’ĂȘtre relĂ©guĂ©-e-s de la sociĂ©tĂ©. C’est bien ce que lui hurle Djamila, le film faisant de façon explicite le parallĂšle que l’on ne cesse de deviner entre la situation de Sami Ă  Neuilly et la situation des immigrĂ©-e-s en France T’avais une chance incroyable en venant ici et t’as tout gachĂ©. Et tu sais pourquoi t’as tout gachĂ© ? Parce que t’es un petit con. Et c’est parce qu’il y a des petits cons comme toi que les gens de chez nous se font traitĂ©s de sale arabe ! Parce que c’est exactement ce que tu es, t’es un sale arabe ! ». On peut difficilement faire plus clair les stigmatisations et les discriminations racistes sont une sanction lĂ©gitime par rapport aux comportements de certains petits cons » qui refusent de s’intĂ©grer dans une sociĂ©tĂ© qui fait l’effort de les accueillir et leur a donnĂ© la chance de leur vie. L’insulte raciste que reçoit Sami en pleine figure est totalement lĂ©gitimĂ©e par le film, puisque qu’elle est profĂ©rĂ©e par une arabe elle-mĂȘme mais une arabe intĂ©grĂ©e ». Encore une fois, les propos ne sont disqualifiĂ©s que parce qu’ils s’appliquent Ă  la mauvaise personne Sami est accusĂ© injustement, alors qu’il est, lui, si gentil et docile ; mais le propos en lui-mĂȘme n’est pas mis en cause. Le film effectue ainsi une pirouette raciste encore plus spectaculaire que tout ce qu’il avait rĂ©alisĂ© auparavant les discriminations racistes subies par les immigrĂ©-e-s et leurs descendant-e-s, dont le film reconnaĂźt pour certaines la rĂ©alitĂ© [19], sont de simples rĂ©actions de lĂ©gitime dĂ©fense face aux immigrĂ©-e-s, ces barbares ». C’est effectivement ce que dit Djamila les gens comme toi ça ne s’élĂšve pas dans maisons, ça s’élĂšve dans les zoos ». Djamila est en colĂšre le sale arabe » qu’elle a pour neveu s’est fait humilier, violenter, punir de façon injustifiĂ©e dans tous les domaines de sa vie durant la totalitĂ© de son sĂ©jour Ă  Neuilly et n’est pas capable de se rendre compte de la chance qu’il a de supporter tout cela en silence. Au cas oĂč l’humiliation ne suffirait pas, toute cette scĂšne se passe sous l’Ɠil de Marie, qui habite juste Ă  cĂŽtĂ© et observe la scĂšne elle semble certes un peu attristĂ©e, mais en mĂȘme temps elle savait bien que Sami Ă©tait violent
 Sami reçoit donc la punition suprĂȘme ĂȘtre renvoyĂ© Ă  Chalon, et ĂȘtre Ă©jectĂ© du systĂšme scolaire avant d’avoir eu le temps de passer son brevet. Il a ratĂ© la chance de sa vie, n’a pas fait d’efforts et mĂ©rite de retourner vivre dans son pays euh pardon, dans sa cité  L’on comprend donc que la phrase de Charles prononcĂ©e au dĂ©but du film qui avait l’air si caricaturale et ridicule ma chambre, tu l’aimes ou tu la quittes » ne l’était finalement pas la totalitĂ© du film en constitue une dĂ©monstration Ă©crasante Ă  l’échelle de la sociĂ©tĂ©. Zinedine Zidane comme modĂšle d’intĂ©gration pour un petit arabe. Si Sami a rĂ©ussi Ă  s’amĂ©liorer tout de mĂȘme durant toutes ces Ă©preuves, et s’il va finalement ne pas se faire Ă©jecter de Neuilly grĂące Ă  un rebondissement inattendu, c’est qu’il a un modĂšle Zinedine Zidane. En effet, Zinedine Zidane ou du moins, la peinture qui en est faite dans le film va droit au but pour avoir ce qu’il veut, considĂšre les Ă©preuves qu’il subit comme normales, et tente de les surmonter en silence, en prouvant simplement qu’il est non seulement Ă  la hauteur de ce qu’on attend de lui mais capable de faire bien plus encore. L’on comprend donc bien, Ă  travers un tel modĂšle, que seul-e-s les français-e-s ont le privilĂšge de pouvoir ĂȘtre normales/aux. Les immigrĂ©-e-s et leurs descendant-e-s manifestement considĂ©rĂ©-e-s comme une catĂ©gorie de français-e-s Ă  part par le film ont quant Ă  elleux le devoir d’ĂȘtre exceptionnel-le-s pour s’intĂ©grer ». La figure quasiment mythologique de Zidane traverse tout le film et s’impose progressivement comme modĂšle Ă  Sami. Il serait beaucoup trop long de relever la totalitĂ© des prĂ©jugĂ©s racistes qui sont associĂ©es aux occurrences de la figure de Zidane dans le film[20]. On peut simplement relever une mention de Zidane assez reprĂ©sentative du rĂŽle qu’il joue dans l’intrigue. Dans une des scĂšnes, Sami va se confesser Ă  l’Eglise parce que la directrice a dit qu’il fallait » qu’il s’ intĂšgre ». Au moment oĂč Sami lui confie ses difficultĂ©s Ă  conquĂ©rir Marie, la belle blonde, le prĂȘtre qui est aussi son professeur de sport
 l’encourage Ă  foncer et prend comme modĂšle Zidane aah ! mais ça m’énerve ça, tu crois que Zidane savait qu’il allait gagner l’Euro 2000 avec un pĂ©nalty ?! Ben, les filles c’est comme les pĂ©naltys, si tu gamberges trop t’arrives Ă  rien ! »[21] A la suite de ce sermon footballistique, Sami reprend son courage Ă  deux mains et court rejoindre Marie et tenter de la sĂ©duire. Zinedine Zidane dans le film est ainsi prĂ©sentĂ© comme un symbole du mĂ©rite individuel et de la bonne volontĂ© qui ne se dĂ©courage jamais. L’on comprend donc pourquoi le fantĂŽme du pĂšre de Sami accusait celui-ci de ne pas respecter Zidane lors de l’épisode de la viande de porc Ă  la cantine. En effet, en considĂ©rant qu’une personne extĂ©rieure lui avait fait du tort Guilain qui lui a fait avaler du porc Sami Ă©tait en train d’oublier que ses Ă©checs, ses dĂ©boires, ses souffrances comme ses rĂ©ussites, ne sont dues qu’à lui seul, et Ă  personne d’autre. La figure de Zidane, telle qu’elle est mise en scĂšne dans Neuilly-sa-mĂšre, est un modĂšle qui condense toutes les ambivalences de la mĂ©ritocratie », synonyme Ă  la fois pour Sami – d’injonction Ă  se dĂ©passer lui-mĂȘme face aux difficultĂ©s, – de culpabilisation mortifĂšre dĂšs lors qu’un obstacle extĂ©rieur vient perturber sa trajectoire dans la mesure oĂč il ne doit s’en prendre qu’à lui-mĂȘme et Ă  lui seul, pas aux autres qui l’agressent, ni Ă  de quelconques dĂ©terminismes sociaux – et d’espĂ©rance qu’il peut avoir de se distinguer de ses ami-e-s racailles » afin de passer dans le camp des leaders » tant pis si pour un Zidane il y a 3000 carriĂšres de footballeurs/euses brisĂ©es et invisibles, et si pour se rĂ©jouir d’un Sami qui rĂ©ussit Ă  s’en sortir », il faut admettre que 3000 non-Sami ne s’en sortent jamais Zidane fait un clin d’Ɠil Ă  Sami Ă  la toute fin du film il sait que ce dernier a saisi sa chance » et a triomphĂ© des Ă©preuves par sa capacitĂ© Ă  encaisser les coups sans rien dire, en attendant qu’on reconnaisse sa valeur un jour. Le dĂ©nouement du film la rĂ©ussite et l’intĂ©gration » de Sami Alors que Sami Ă©tait sur le point de se faire renvoyer de Neuilly et du collĂšge, un rebondissement inattendu lui permet de passer de l’enfer ĂȘtre renvoyĂ© de l’école et repartir Ă  Chalon au paradis rester Ă  Neuilly dans le collĂšge privĂ© Saint-ExupĂ©ry la bande de la citĂ© Picasso, qui a agressĂ© Guilain, se dĂ©nonce auprĂšs de la principale, et innocente Sami. À la principale qui leur demande la raison de cet Ă©lan de remord, les Picasso se justifient en disant qu’ils ne veulent pas faire virer un petit » et se mettent aussitĂŽt Ă  pleurer sur leur propre sort, en racontant les Ă©checs qu’ils ont subis dans leur propre vie. Le premier a Ă©tĂ© jetĂ© dehors comme une merde par sa mĂšre et depuis dort dans le local Ă  poubelle », le second a Ă©tĂ© larguĂ© par sa copine qui est partie avec mon chat et est sortie avec le type des Assedic », le troisiĂšme se lamente j’avais 18 ans quand j’ai arrĂȘtĂ© l’école en 5Ăšme D, tout ça a cause du prof de techno. Un matin il m’a dit Malik, soit tu travailles, soit tu vas taper le fer Ă  l’usine’, et moi jlui ai tapĂ© sa gueule ». C’est ainsi une autre facette des Picasso qui est mise en lumiĂšre derriĂšre leur violence et leur barbarie se cachent en rĂ©alitĂ© des bons-Ă -rien sensibles se lamentant d’avoir gĂąchĂ© leur vie et toujours prompts Ă  se victimiser. Loin d’effectuer un embryon de critique des facteurs sociaux des exclusions scolaires, familiales, etc., le film ridiculise les explications des Picasso, qui ont Ă©chouĂ© du fait des particularitĂ©s absurdes de leurs histoires individuelles et de leurs mauvaises volontĂ©s[22]. D’ailleurs, leurs lamentations sont tellement ridicules que Sami, lui-mĂȘme, en rigole. On est des racailles, on est des losers, et on l’a bien mĂ©ritĂ©. Comme si cela ne suffisait pas, le film semble indiquer qu’ils sont de mauvaise foi, puisque l’on voit ensuite Marie leur tendre des billets en disant on avait dit 100 euros chacun ». Et Ă  la scĂšne suivante, on les voit goguenards racketter Guilain, et voler son scooter. Franchement, est-ce qu’on a une tĂȘte Ă  avoir subi des dĂ©terminismes sociaux ? Le film se clĂŽt sur un bilan effectuĂ© par la voix de Sami de son sĂ©jour Ă  Neuilly finalement ces deux mois Ă  Neuilly, ça a Ă©tĂ© une vĂ©ritable leçon pour tout le monde. Comme le dit Victor Hugo dans Notre-Dame-de-Paris, il ne faut jamais dĂ©sespĂ©rer des hommes, toujours leur laisser une seconde chance ». Si Sami parle ici au pluriel, c’est qu’il fait rĂ©fĂ©rence Ă  son propre parcours, comme Ă  celui de Charles, qui sont posĂ©s comme Ă©quivalents. Sami, lui, a eu son brevet de justesse, est passĂ© en seconde, et a donc le droit de renouveler sa carte de sĂ©jour Ă  Neuilly
 Sa mĂšre est revenue Ă  ses cĂŽtĂ©s, et tou-te-s deux se sont installĂ©-e-s dans la citĂ© Picasso. Illes sont donc voisin-e-s de la bande de barbares » des Picasso, dont le chef se prĂ©nomme Abd Al Malik la rĂ©fĂ©rence est effectivement bien venue[23]. De son cĂŽtĂ©, Charles, qui souffrait d’un manque de popularitĂ© dans sa classe, a mis de cĂŽtĂ© son orgueil, et a finalement Ă©tĂ© Ă©lu dĂ©lĂ©guĂ© grĂące Ă  Sami. Le film met donc sur le mĂȘme plan ces deux les souffrances » et Ă©volutions des deux personnages Sami a Ă©tĂ© Ă  deux doigts d’avoir sa scolaritĂ© interrompue, d’ĂȘtre reniĂ© par sa famille, s’est lui-mĂȘme perçu comme un sale arabe », tandis que Charles a eu du mal Ă  devenir dĂ©lĂ©guĂ© de classe
 Le film se termine en apothĂ©ose face Ă  la cathĂ©drale Notre-Dame-de-Paris symbole de la culture française que Sami, grĂące Ă  sa bonne volontĂ©, s’est appropriĂ©e. Il a rĂ©ussi Ă  s’intĂ©grer, et pour couronner le tout, Quasimodo l’arabe a rĂ©ussi Ă  conquĂ©rir EsmĂ©ralda la blonde Entre Marie et moi, c’est encore plus fort qu’entre EsmĂ©ralda et Quasimodo ». Sami est en couple avec une fille qui l’a humiliĂ©, mĂ©prisĂ©, et considĂ©rĂ© comme une racaille » durant tout le film il a saisi la chance de sa vie ». On peut conclure avec cette phrase du rĂ©alisateur Djamel Bensalah Ă  propos de Neuilly-sa-mĂšre l’idĂ©e Ă©tait de raconter un peu la France d’aujourd’hui, de façon dĂ©complexĂ©e »[24]. C’est effectivement trĂšs rĂ©ussi la France d’aujourd’hui, raciste, islamophobe, mĂ©prisante Ă  l’égard des exclus de la sociĂ©tĂ© est parfaitement reprĂ©sentĂ©e par le film. De façon dĂ©complexĂ©e. Sigob et Thomas J [5] L’opposition qui structure le film autour de Neuilly-sur-Seine d’un cĂŽtĂ©, et les banlieues » de l’autre nous apparaĂźt par ailleurs trĂšs problĂ©matique. Le terme banlieue » dĂ©signe tout simplement les extensions urbaines autour des centres-villes par consĂ©quent, Neuilly-sur-Seine constitue autant, voire davantage, une banlieue que le quartier Debussy d’une petite ville telle que Chalon-sur-SaĂŽne
. Depuis quelques dĂ©cennies, le terme banlieue est utilisĂ© par les mĂ©dias et beaucoup de politiques pour dĂ©signer des zones de non-droit », oĂč sĂ©vissent des jeunes Ă  capuche » issus de l’immigration » au pied des tours le terme banlieue » condense ainsi des fantasmes paranoĂŻaques Ă  l’égard d’une population jugĂ©e dangereuse. La construction mĂ©diatique du terme banlieue » a notamment Ă©tĂ© analysĂ©e dans cet article [7] Les statistiques Ă©tablissant ce fait sont suffisamment concordantes, prĂ©cises et nombreuses pour que mĂȘme un film du niveau de Neuilly sa mĂšre ne le conteste pas. Voir ici, par exemple, une Ă©tude de l’Observatoire des inĂ©galitĂ©s portant sur la discrimination Ă  l’embauche des personnes issues de l’immigration [8] Ainsi, sous le mandat de Nicolas Sarkozy, les allocations familiales Ă©taient susceptibles d’ĂȘtre supprimĂ©es en cas d’absentĂ©isme marquĂ© des enfants loi Ciotti, rĂ©cemment abrogĂ©e. Dans la mĂȘme logique, Eric Ciotti, rapporteur du projet de cette mĂȘme loi, prĂ©conisait la condamnation pĂ©nale des parents Ă  la place des enfants. Comme le disait Eric Ciotti On ne peut pas Ă©ternellement s’abriter derriĂšre l’excuse sociale ou de faiblesse pour ne pas agir. Nous ne soulevons pas un problĂšme social mais un problĂšme de valeurs ». [10] Les deux aspects sont en effet prĂ©sents, et indissociables dans le film les opinions de Caroline sont ridicules non seulement parce qu’elle n’y croit pas elle-mĂȘme, mais aussi parce qu’elles sont prĂ©sentĂ©es comme complĂštement absurdes en elles-mĂȘmes. [11] Comme le dit Ă  un moment le pĂšre de Caroline oui, oui, je sais
 et bientĂŽt, la banquise va fondre, et les ours polaires mourront dans d’atroces souffrances
 Bon, si tu veux bien, on en reparlera plus tard mon cƓur » [12] D’autres remarques du mĂȘme type seront prononcĂ©es par Djamila Ă  diverses reprises en plus c’est une marocaine », t’as le bonjour de Mohammed Six [en frappant l’amante supposĂ©e de son mari] », t’inquiĂštes pas, la marocaine est solide » une libanaise, mais c’est encore pire ». En montrant Djamila en proie Ă  un racisme latent, le film laisse entendre que le racisme est une rĂ©alitĂ© banale, gĂ©nĂ©ralisĂ©e, et qui touche le monde de la mĂȘme façon, que ce soient les immigrĂ©-e-s et leurs descendant-e-s ou les habitants de Neuilly. [16] Sami va en effet ĂȘtre Ă  deux doigts de quitter Neuilly parce qu’il n’aura pas fait preuve d’assez de docilitĂ© nous dĂ©velopperons cet Ă©pisode plus bas. [17] On note par ailleurs que ce sont les camarades de Sami habitants Ă  Chalon qui arriveront opportunĂ©ment lors de la soirĂ©e, et enclencheront une bagarre aboutissant Ă  l’expulsion hors de la maison de la bande de la citĂ© Picasso. [18] Ce que nous avons montrĂ© Ă  la fin de la partie sur l’humour ». [20] Par exemple, Sami affirme au dĂ©but du film qu’il est le seul rebeu de la planĂšte qui dĂ©teste le foot et qui dĂ©teste Zidane »  [21] On remarque au passage que le film, qui semble si prĂ©occupĂ© par l’antisexisme dont Sami devrait faire preuve Ă  l’égard de Marie cf l’injonction contradictoire », n’a par ailleurs aucun problĂšme avec le fait de comparer les femmes Ă  des cages de buts attendant passivement leurs ballons
 [22] S’il avait 18 ans en 5Ăšme, on se doute qu’il s’agissait plutĂŽt d’une feignasse de mauvaise volonté  [23] Le rappeur Abd al Malik est en effet l’auteur de la chanson C’est du lourd », qui constitue un vĂ©ritable rĂ©sumĂ© du message vĂ©hiculĂ© par Neuilly-sa-mĂšre quelles que soient les humiliations et discriminations que tu subis, mĂȘme si ta vie ressemble Ă  un cauchemar » parce que tu es immigrĂ©-e, ferme ta gueule, n’aie aucun ressentiment, et intĂšgre-toi. Une critique dĂ©taillĂ©e de ce clip a Ă©tĂ© effectuĂ©e par Faysal Riad ici Autres articles en lien NĂ©d'une famille dans le milieu du cinĂ©ma avec sa mĂšre monteuse, Flavien Berger s'est dirigĂ© vers le design sonore Ă  l'ENSCI - Les Ateliers. 6.3K views (↑6.3K from yesterday) 0,0,0,0,0,0,0,0,0, 6260. 51. Scarlett Johansson. Scarlett Johansson est une actrice et chanteuse amĂ©ricaine et rĂ©alisatrice , nĂ©e le 22 novembre 1984 Ă  New York. Elle est rĂ©vĂ©lĂ©e Ă  l'Ăąge de
La Dame Maria Felix actrice mexicaine, 1914-2002Elle Ă©tait surnommĂ©e La Doña, "la Dame"MariĂ©e trois fois, elle a Ă©galement eu une liaison avec le peintre muraliste Diego Rivera qui voulait divorcer d'avec Frida Khalo pour l'Ă©pouser ... Une vie d'artiste peintre surprenante, Suzanne Valadon Autoportrait avec sa mĂšre, son amant Hutter peintre Ă©galement et devant elle son fils Maurice Utrillo fils reconnu par le peintre espagnol UtrilloBiographie de Suzanne Valadon 1865 Bessines - 1938 Saint-OuenFille d'une blanchisseuse, Suzanne Valadon, de son vrai nom Marie-ClĂ©mentine, grandit Ă  Paris dans le quartier de Montmartre. Apprentie couturiĂšre puis acrobate de cirque, elle doit cesser cette activitĂ© Ă  cause d'une chute de trapĂšze. Elle devient modĂšle Ă  Montmartre, se choisit le prĂ©nom de Suzanne, se fait apprĂ©cier des peintres qui l'initient Ă  l'art et rĂ©alise ses premiĂšres Ă©tudes dessinĂ©es. En 1883, elle donne naissance Ă  un fils Maurice Valadon, qui deviendra le cĂ©lĂšbre Maurice Utrillo. Elle pose pour Puvis de Chavanne, Renoir, Toulouse-Lautrec qui la reprĂ©sente dans 'La Buveuse' en 1889, le sculpteur BartholomĂ©, Degas. Ce dernier, dĂ©couvrant ses dessins, l'encourage et lui prodigue des conseils. Elle passe Ă  l'huile et expose Ă  partir de 1895. Son mariage avec Paul Mousis, un nĂ©gociant en tissu, lui assure le confort nĂ©cessaire pour s'adonner Ă  son art. Natures mortes, bouquets, paysages, nus, reprĂ©sentations rĂ©alistes de la vie montmartroise, dont les traits Ă©pais et appuyĂ©s, aux puissants contrastes de couleurs rĂ©vĂšlent un tempĂ©rament entier, sont autant de sujets que l'on peut admirer dans les salons et galeries. MaĂźtresse d'Erik Satie dont elle peint le portrait, pionniĂšre dans un monde encore rĂ©servĂ© aux hommes, Suzanne Valadon produit au tournant du siĂšcle une oeuvre puissante et singuliĂšre encore mĂ©connue. Source Dans son atelier Leonor masquĂ©e dans une fĂȘte Avec l'un de ses chats Avec Leonora Carringthon Peintre Rosa Louise Parks 1913-2005 USA, couturiĂšre et militante Rosa Louise Cayley est nĂ©e en 1913 dans un Ă©tat particuliĂšrement sĂ©grĂ©gationniste Ă  l'Ă©poque, l'Alabama. Le Ku Klux Klan y est extrĂȘmement virulent. Elle Ă©pouse Raymond Parks en 1932. Il est barbier et Ă©galement militant de la cause des noirs et des droits civiques National Association for the Advancement of Colored People. Le 1er DĂ©cembre 1955, elle monte dans le bus qui l'amĂšne comme chaque jour au travail. Les places de devant sont rĂ©servĂ©es aux blancs. Ce matin lĂ , elle dĂ©cide de s'asseoir devant et refuse de laisser sa place aux blancs qui l'interpellent. La police l'arrĂȘte. Elle sera condamnĂ©e Ă  une amende pour acte de subversion. Mais son geste sera Ă  l'origine d'une campagne de protestation et de boycott qui a durĂ© plus d'un an contre la compagnie des bus, organisĂ©e par un jeune pasteur noir Martin Luther King. En 1956, la Cour SuprĂȘme cassera les lois sĂ©grĂ©gationnistes dans les bus en les dĂ©clarant anticonstitutionnelles. Rosa Parks devient une icĂŽne pour le mouvement des droits civiques ... Sappho de MytilĂšne, Ăźle de Lesbos, poĂštesse grecque, VIIe siĂšcle avant Sappho est connue comme Ă©tant la Lesbienne », c'est-Ă -dire, au dĂ©part par antonomase, la personne cĂ©lĂšbre de Lesbos ".Le terme de lesbienne en est venu Ă  dĂ©signer une femme homosexuelle au cours de la seconde moitiĂ© du XIXe siĂšcle. D'une mĂȘme maniĂšre, les termes dĂ©rivĂ©s de son nom, comme l'assez rare saphisme et l'adjectif dĂ©rivĂ©, saphique, dĂ©notent plus souvent l'homosexualitĂ© fĂ©minine que ce qui a trait Ă  la Ă©crits n'ont pas soulevĂ© de grande polĂ©mique de son vivant. De plus, on sait qu'elle a Ă©tĂ© mariĂ©e et a eu une fille, ClĂ©is, qu'elle dit avoir chĂ©rie plus que tout. Elle a vraisemblablement fondĂ© puis dirigĂ© Ă  MytilĂšne une Ă©cole pour jeunes filles oĂč elle a enseignĂ© la poĂ©sie et les mystĂšres d'Aphrodite, jeunes filles parmi lesquelles elle devait compter ses amantes. Elle s'est dĂ©crite petite et mate de peau. PoĂšme Saphique Lucie Delarue-Mardrus Honfleur 1874 - ChĂąteau-Gontier 1945 PoĂ©tesse et PeintreJe veux te prendre, toi que je tiens haletanteContre mes seins, les yeux de noirs de consentement ;Je veux te possĂ©der comme un amant,Je veux te prendre jusqu'au cƓur !...Je veux te prendre !...Ah ! rouler ma nuditĂ© sur ta nuditĂ©,Te fixer, te dĂ©vorer les yeux jusqu'Ă  l'Ăąme,Te vouloir, te vouloir !... Et n'ĂȘtre qu'une femmeSur le bord dĂ©fendu de la fĂ©licitĂ© !...Et m'assouvir d'une possession ingrateQui voudrait te combler, t'atteindre, t'Ă©ventrer,Et qui n'est rien qu'un geste vain d'ongle fardĂ©Fouillant de loin ta chair profonde et dĂ©licate !... Tentation ... "Comme la pomme amie, ta bouche est un fruit oĂč je veux goĂ»ter et l'amoureux naĂŻf s'enfiĂšvre au dĂ©sir qui vient le tenter" Commentaire manuscrit Bien douce tentation !!! AmitiĂ© signature illisible. On note que les deux protagonistes de la photo sont des femmes ! VolontĂ© du photographe ou manque de modĂšle masculin ? Mon rĂȘve familier Peinture Leonor FiniJe fais souvent ce rĂȘve Ă©trange et pĂ©nĂ©trantD'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,Et qui n'est, chaque fois, ni tout Ă  fait la mĂȘmeNi tout Ă  fait une autre, et m'aime et me elle me comprend, et mon coeur transparentPour elle seule, hĂ©las! cesse d'ĂȘtre un problĂšmePour elle seule, et les moiteurs de mon front blĂȘme,Elle seule les sait rafraĂźchir, en brune, blonde ou rousse? Je l' nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,Comme ceux des aimĂ©s que la vie regard est pareil au regard des statues,Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle aL'inflexion des voix chĂšres qui se sont Verlaine - PoĂšmes Saturniens Deux amĂ©ricaines Ă  Paris ...Gertrude Stein & Alice Gertrude Stein et Alice Stein est nĂ©e le 3 fĂ©vrier 1874 Ă  Allegheny en Pennsylvanie et morte le 27 juillet 1946 Ă  Neuilly-sur-Seine prĂšs de Paris. Cette amĂ©ricaine, poĂ©tesse, Ă©crivaine fut aussi une grande fĂ©ministe, elle vĂ©cut presque toute sa vie en s'intĂ©ressa beaucoup au cubisme et fit de Picasso, CĂ©zanne et Matisse ses amis et contribua Ă  les faire connaĂźtre. Alice Babette Toklas 30 avril 1877 Ă  San Francisco - 7 mars 1967 Ă  Paris est une femme de lettres amĂ©ricaine. En Ă©tant sa cuisiniĂšre, secrĂ©taire, confidente, amante, muse, Ă©ditrice et critique de Gertrude Stein, elle restera Ă  ses cĂŽtĂ©s jusqu'Ă  la mort de celle-ci en 1946. HokusaĂŻ La pieuvre est considĂ©rĂ©e au Japon comme un symbole sexuel trĂ©s Ă©rotique. La pieuvre ou le poulpe "s'attaque" aux jeunes vierges pour les possĂ©der correspondant aux succubes et incubes dans nos cultures. Cette estampe d'HokusaĂŻ, extrĂȘmement connue, est trĂšs reprĂ©sentative de ce type de symbolique. C'est intĂ©ressant, je ne sais pas vous, mais moi ça me fait peur ! Toutes ces tentacules, c'est trop ambitieux pour ma libido ! lol Esprit de Femmes Ma liste de blogs
NEUILLYSA MÈRE, SA MÈRE. Gabriel JULIEN-LAFERRIÈRE - France 2018 1h42mn - avec Samy Seghir, JĂ©rĂ©my Denesty, Denis PodalydĂšs, Sophia Aram, ValĂ©rie Lemercier, ChloĂ© Coulloud, o HĂ©las PubliĂ© le 08/08/2018 Bon il y a dix ans, Sami Samy Seghir Ă©tait un petit beur souriant et sympa. Il l’est toujours, sauf qu’aujourd’hui, il est Ă  Sciences-Po, remporte on se demande un peu pourquoi le cĂ©lĂšbre concours d’éloquence Mirabeau et vise l’Ena. La vie de Charles, le snob de Neuilly JĂ©rĂ©my Denisty, s’est arrĂȘtĂ©e en mai 2012, aprĂšs la dĂ©faite aux prĂ©sidentielles de son maĂźtre, Nicolas Sarkozy. Il a mĂȘme songĂ© Ă  mourir vraiment, mais un coup de fil providentiel de son idole l’a sauvĂ©. ExilĂ© Ă  Nanterre, il songe Ă  refaire de la politique. Mais oĂč ? En 2018, la droite est Ă  l’agonie, En marche refuse du monde et le FN – le Rassemblement national – ce n’est pas son truc. Et si, en effectuant un virage Ă  180 degrĂ©s, il devenait socialiste ? Paiement sĂ©curisĂ© Sans engagement DĂ©sabonnement simple DĂ©jĂ  abonnĂ© ? Je me connecte DĂ©couvrir toutes nos offres Synopsis Un brillant Ă©tudiant en sciences-politiques voit son cousin de droite, et qui habitait une ville de banlieue cossue, briguer la mairie de sa citĂ©. Les films du mĂȘme genre q Bien Le grand restaurant Jacques Besnard q Bien SuperGrave Greg Mottola p Bof Palais Royal ! ValĂ©rie Lemercier o HĂ©las Les mĂ©chants Mouloud Achour q Bien Sur la piste du Marsupilami Alain Chabat Voir les films RĂ©sumĂ© du casting RĂ©alisateur Gabriel Julien-LaferriĂšre Djamel Bensalah Acteurs Samy Seghir JĂ©rĂ©my Denisty Denis PodalydĂšs JosĂ©phine Japy ValĂ©rie Lemercier Sophia Aram Gotoas Tracy Julien Courbey Booder Bayou Sarr Sami Benboudaoud Charles de Chazelle Stanislas de Chazelle Marie Brigitte, la mĂšre de Charles Djamila Amaya JĂ©rĂŽme Malik Sekou Regarder Pour soutenir le travail de toute une rĂ©daction, abonnez-vous Pourquoi voyez-vous ce message ? Vous avez choisi de ne pas accepter le dĂ©pĂŽt de "cookies" sur votre navigateur, qui permettent notamment d'afficher de la publicitĂ© personnalisĂ©e. Nous respectons votre choix, et nous y veillerons. Chaque jour, la rĂ©daction et l'ensemble des mĂ©tiers de TĂ©lĂ©rama se mobilisent pour vous proposer sur notre site une offre critique complĂšte, un suivi de l'actualitĂ© culturelle, des enquĂȘtes, des entretiens, des reportages, des vidĂ©os, des services, des Ă©vĂšnements... QualitĂ©, fiabilitĂ© et indĂ©pendance en sont les maĂźtres mots. Pour ce faire, le soutien et la fidĂ©litĂ© de nos abonnĂ©s est essentiel. Nous vous invitons Ă  rejoindre Ă  votre tour cette communautĂ© en vous abonnant Ă  TĂ©lĂ©rama. Merci, et Ă  bientĂŽt. S’abonner Sagrand mĂšre avait mĂȘme Ă©tĂ© violĂ©e par lui car il Ă©tait recherchĂ© pour ç a. Depuis que le petit fils est partit, les caresses son de plus en plus frĂ©quentes. J'ai dĂ©cidĂ© de quitter cette maison depuis peu. De lauraboulay1503@ 19.05.2015 15:28 Pseudo: Boulay Prenom: Laura Ville: Sorel-Moussel Pays: France L'histoire: Vers l'age de 4 ans, avec mes

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1 le bƓuf- le mouton - le riz - le lapin - le poulet - le porc 2. le citron - les crevettes - la pomme - les cerises - la fraise - la poire 3. le beurre - le yaourt - le fromage - les pñtes - la crùme fraüche 4. la carotte - le pain - la salade - la courgette - les haricots verts O Reconstituez le menu.
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Neuillysa MĂšre ! Sami Benboudaoud et la famille de Chazelle n'auraient jamais dĂ» se rencontrer. Sami Benboudaoud, 14 ans, vit heureux
Neuillysa mÚre ! Un Long-métrage de Gabriel Julien-LaferriÚre. Produit par Miroir Magique !, Vito Films. Sortie en France : 12/08/2009. Synopsis . Sami Benboudaoud, 14 ans, vit
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