Labeille symbolise l’ardeur au travail, la chastetĂ©, les vertus parfaites, la rĂ©surrection. En Chine, elle est associĂ©e Ă  l’idĂ©e de la guerre, peut-ĂȘtre Ă  cause de son bourdonnement qui agace ou inquiĂšte.

7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 1004 Par son Ă©tymologie, le bonheur bon-heur renvoie au hasard. Serait heureux celui qui a de la chance. Et, en effet, si ĂȘtre heureux signifie voir tous ses dĂ©sirs satisfaits, ne devons-nous pas admettre que cela relĂšve plus du hasard que de notre volontĂ© ? La santĂ©, l’amour semblent par exemple ĂȘtre des domaines dans lesquels la volontĂ© ne suffit pas Ă  nous prĂ©munir contre les coups du sort. Alors, ne sommes-nous pas impuissants face aux hasards de la vie, dont notre bonheur dĂ©pend ? Pourtant, cela supposerait une forme de fatalitĂ©. Alors nous ne serions pas libres, pas suffisamment pour inflĂ©chir le cours de notre propre existence. Le bonheur ne peut-il pas ĂȘtre produit par notre action, notre capacitĂ© Ă  faire Ă©voluer la situation en notre faveur ? Ne pouvons-nous pas ĂȘtre les vĂ©ritables artisans de notre bonheur ? Plus encore, ne peut-on pas ĂȘtre heureux mĂȘme si nous Ă©chouons Ă  modifier notre sort ? Il arrive d’ailleurs qu’à circonstances Ă©gales, aprĂšs un deuil par exemple, l’un soit heureux Ă  nouveau quand l’autre n’y parviendra pas. Etre heureux, c’est en effet aussi se sentir heureux, en toutes circonstances. Le bonheur se trouverait plus alors dans l’état d’esprit adoptĂ© que dans les Ă©vĂ©nements vĂ©cus. DĂšs lors, ne dĂ©pend-il pas de nous d’éprouver ce sentiment de plĂ©nitude ? Mais comment y accĂ©der lorsque les Ă©vĂ©nements semblent y faire obstacle ? Nous essaierons donc de voir s’il dĂ©pend de nous d’ĂȘtre heureux. Le bonheur rĂ©side-t-il dans la rĂ©alitĂ© des Ă©vĂ©nements vĂ©cus ou dans l’état d’esprit adoptĂ© face Ă  eux ? Le bonheur n’est-il pas liĂ© aux hasards de la vie que produisent satisfaction et insatisfaction ? Mais ne peut-on pas maĂźtriser notre existence pour ĂȘtre pleinement satisfaits ? MĂȘme lorsque les Ă©vĂ©nements sont dĂ©favorables, n’est-il pas possible d’ĂȘtre heureux ? Notre bonheur repose sur une part de chance que nous ne maĂźtrisons pas
 Le bonheur apparaĂźt comme liĂ© au hasard d’abord par son Ă©tymologie. Etre heureux signifie en effet ne manquer de rien. Or, un tel Ă©tat de satisfaction totale semble difficile, impossible Ă  atteindre. A peine avons-nous satisfait un dĂ©sir qu’un autre apparaĂźt. Le dĂ©sir ne semble pas ĂȘtre quelque chose que l’on puisse maĂźtriser mais une force qui nous domine. Pire encore, le bonheur suppose une satisfaction durable, continue. Le plaisir, cette dĂ©charge ponctuelle Ă©prouvĂ©e lorsqu’un dĂ©sir est satisfait ne suffit pas Ă  faire notre bonheur, qui lui est durable. LĂ  encore, il semble ne pas dĂ©pendre de nous d’accĂ©der Ă  un tel Ă©tat. Si nous pouvons mettre en Ɠuvre nos forces pour satisfaire ponctuellement un dĂ©sir, comment nous assurer que cela durera ? Ainsi, dans les Fondements de la mĂ©taphysique des mƓurs, Kant dĂ©finit le bonheur comme un idĂ©al de l’imagination » impossible Ă  dĂ©finir, prĂ©cisĂ©ment parce qu’il nous est impossible de nous assurer que ce qui nous satisfera ponctuellement nous rendra heureux de maniĂšre pĂ©renne. Comment savoir, par exemple, que la richesse ne nous apportera pas plus de souci que de satisfaction, que le savoir ne nous amĂšne pas Ă  prendre connaissance de faits dont l’ignorance nous maintenait dans une heureuse illusion ? Ainsi nous ne pouvons ĂȘtre les auteurs d’une satisfaction durable et totale, car nous ne savons ce qu’il adviendra demain de ce que nous souhaitons aujourd’hui. Cela montre que le bonheur ne dĂ©pend pas de nous il faudrait pour cela, dit Kant, ĂȘtre omniscient. Comment, d’ailleurs, pourrions-nous espĂ©rer atteindre une satisfaction totale alors que nous vivons en sociĂ©tĂ© ? Le bonheur ne dĂ©pend pas de nous, individus, parce qu’il dĂ©pend de nous, communautĂ©. Si le bonheur est un Ă©tat de satisfaction totale et durable, il dĂ©pendra aussi de la rĂ©gulation politique qui peut nous apporter cette satisfaction du point de vue Ă©conomique en assurant une croissance nous garantissant une satisfaction matĂ©rielle, social en nous protĂ©geant, prĂ©cisĂ©ment, contre les alĂ©as de l’existence comme la maladie, les accidents, le chĂŽmage, politique nous rendant libres. En somme, si la dĂ©claration d’indĂ©pendance des Etats-Unis reconnaĂźt le droit Ă  la recherche du bonheur comme un droit naturel et inaliĂ©nable, elle reconnaĂźt aussi que ce droit doit ĂȘtre garanti par l’Etat, qu’il ne dĂ©pend pas seulement de nous mais de ce que la collectivitĂ© Ă  laquelle nous appartenons nous fournit comme environnement. Il ne dĂ©pend donc pas de nous d’ĂȘtre heureux car si le bonheur est un Ă©tat de satisfaction total et durable, nous n’avons pas une maĂźtrise suffisante du cours des choses pour Ă©viter les Ă©vĂ©nements qui pourraient nuire Ă  notre pleine satisfaction. Est-ce Ă  dire alors que l’homme est impuissant face au cours de sa propre existence ? La libertĂ© dont nous sommes supposĂ©s ĂȘtre dotĂ©s n’implique-t-elle pas que nous soyons capables d’agir sur le cours des choses pour, loin de rester passifs, ĂȘtre les artisans d’un bonheur qui dĂ©pendrait alors entiĂšrement de nous ? 
 mais nous pouvons essayer d’inflĂ©chir le cours de notre existence pour atteindre le bonheur
 N’y a-t-il pas, en effet, une forme de mauvaise foi Ă  prĂ©tendre que nous sommes malheureux par le coup du sort ? La libertĂ© ne suppose-t-elle pas au contraire une capacitĂ© Ă  agir sur la rĂ©alitĂ© pour la transformer ? Dire que le bonheur ne dĂ©pend pas de nous, ce serait renoncer Ă  cette libertĂ© qui nous est pourtant essentielle. La libertĂ© dĂ©signe la capacitĂ© Ă  agir en accord avec notre volontĂ©, envers et contre la rĂ©alitĂ© matĂ©rielle, naturelle, sociale, etc
 S’abriter derriĂšre les Ă©vĂ©nements pour justifier que nous ne puissions ĂȘtre heureux, c’est s’avouer vaincus face Ă  la rĂ©alitĂ©. C’est en somme une forme de cette mauvaise foi dont parle Sartre, qui consiste prĂ©cisĂ©ment Ă  se rĂ©fugier derriĂšre les circonstances pour se dĂ©charger de l’énorme poids des responsabilitĂ©s attachĂ©es Ă  notre totale libertĂ©. Or, mĂȘme celui qui est en prison est, dit Sartre, capable d’agir sur son destin pour amĂ©liorer sa situation, essayer de se faire libĂ©rer, de s’échapper... S’il nous faut prendre notre libertĂ© au sĂ©rieux, alors nous devons admettre que le bonheur dĂ©pend de nous. MĂȘme si nous vivons des situations que nous n’avons pas choisies, nous restons libres de choisir ce que nous en faisons, nous restons libres d’essayer de les transformer et d’agir sur la rĂ©alitĂ© sans nous contenter de la subir. C’est peut-ĂȘtre la raison pour laquelle tous ne parviennent pas Ă  ĂȘtre heureux. Le bonheur dĂ©pendrait en effet de notre puissance. En tant que satisfaction de nos dĂ©sirs, le bonheur est alors essentiellement liĂ© Ă  notre libertĂ© d’agir. Tous ne peuvent pas obtenir ce qu’ils dĂ©sirent, le bonheur est alors relatif non seulement parce que nous n’en avons pas tous la mĂȘme dĂ©finition, mais aussi parce que nous ne sommes pas tous Ă©gaux en termes de puissance. Nous ne possĂ©dons pas tous le mĂȘme pouvoir d’inflĂ©chir la rĂ©alitĂ©, et c’est aussi en cela que le bonheur dĂ©pend de nous. C’est bien ce qui fait Ă  dire Ă  CalliclĂšs, dans le Gorgias, que le bonheur consiste Ă  laisser libre cours Ă  ses dĂ©sirs, pour celui qui est assez puissant pour les satisfaire. La libertĂ© est pouvoir, avant tout politique, celui de l’homme nĂ© fils de roi ou qui a su se hisser Ă  un poste de commandement. Seul celui dotĂ© d’une telle puissance peut ĂȘtre heureux, car lui seul peut extraire de la rĂ©alitĂ©, par sa force, ce qui lui permettra de satisfaire ses dĂ©sirs. Alors, le bonheur, comme satisfaction de nos dĂ©sirs, dĂ©pend donc de nous. Il est relatif Ă  notre degrĂ© de libertĂ© et de puissance. Pourtant, dans une mĂȘme situation, de maladie par exemple, il est possible que l’un, mĂȘme impuissant, soit heureux lĂ  oĂč l’autre ne l’est pas. Cela n’indique-t-il pas que le bonheur dĂ©pend de nous, d’abord dans le sens oĂč il rĂ©side dans notre Ă©tat d’esprit plus que dans les circonstances vĂ©cues qui s’imposent Ă  nous ? 
 mĂȘme si le bonheur tient d’abord Ă  notre maniĂšre d’ĂȘtre. Le bonheur est en effet aussi un sentiment, un Ă©tat vĂ©cu. DĂšs lors, il peut reposer plus dans ce que nous pensons des circonstances qui nous incombent. MĂȘme dans des circonstances dĂ©favorables, il nous est ainsi possible d’accĂ©der au bonheur grĂące Ă  la maniĂšre dont nous abordons ces Ă©vĂ©nements. N’est-ce pas, d’ailleurs, ce que nous faisons pour un ami traversant une pĂ©riode difficile ? Nous ne restons pas silencieux, mais essayons de le rĂ©conforter, le raisonner pour qu’il puisse envisager un futur bonheur possible au-delĂ  de sa tristesse immĂ©diate. Si nous le faisons pour les autres, ne pouvons-nous pas le faire pour nous-mĂȘmes ? Nous sommes habituĂ©s Ă  nous croire impuissants face aux coups du sort. Mais ce ne sont pas les Ă©vĂ©nements qu’il faut forcer en notre faveur pour ĂȘtre heureux, c’est Ă  nous-mĂȘmes que nous devons faire violence pour nous obliger Ă  voir ce qu’il y a de positif lĂ  oĂč la tristesse domine. Une fois passĂ©s le choc et la tristesse d’un deuil, par exemple, nous pouvons envisager d’ĂȘtre heureux, si nous ne nous focalisons pas sur ce que nous n’avons pas ou plus perte irrĂ©parable Ă  l’égard de quoi nous ne pouvons rien, pour porter notre attention sur ce que nous avons les souvenirs qui restent du disparu par exemple, la mĂ©moire que nous portons de lui. Alors, vivre un deuil, mĂȘme vivement, n’annule pas toute possibilitĂ© d’un bonheur futur. Il nous appartient d’attacher notre esprit Ă  ce que nous avons plutĂŽt qu’à ce que nous n’avons pas. LĂ  est le sens de la maxime stoĂŻcienne, nous invitant Ă  distinguer ce qui dĂ©pend de nous et ce qui ne dĂ©pend pas de nous, comme le dit EpictĂšte. On accĂšde au bonheur par la volontĂ©, car elle nous permet de voir et penser la rĂ©alitĂ© sous l’angle nĂ©cessaire pour ĂȘtre heureux. Rousseau va finalement dans le mĂȘme sens dans la Nouvelle HĂ©loĂŻse, mĂȘme s’il arrive Ă  une conclusion contraire nous invitant Ă  nous rĂ©fugier dans le pays des chimĂšres ». Ce n’est pas en essayant de transformer une rĂ©alitĂ© face Ă  laquelle nous sommes souvent impuissants que l’on peut faire son propre bonheur, mais en nous satisfaisants de ce que nous avons, soit ce qui dĂ©pend de nous, soit ce refuge que constitue l’imagination, l’anticipation, ce bonheur avant le bonheur qu’est le dĂ©sir. Le bonheur dĂ©pend donc de nous. Certes, les circonstances extĂ©rieures pĂšsent sur nous et nous font Ă©prouver, ponctuellement, tristesse ou joie, mais le bonheur, Ă©tat de plĂ©nitude qui dure, ne se trouve pas dans l’alĂ©a des circonstances. Il est dans ce que nous en faisons. Maigre consolation pour celui qui est frappĂ© par une tragĂ©die, et sans doute dans certains cas il ne reste rien vers quoi se tourner pour compenser ce que nous n’avons plus. En cela, sans doute ne pouvons-nous pas toujours ĂȘtre heureux. Mais si nous pouvons l’ĂȘtre, cela dĂ©pend de nous et de notre capacitĂ© Ă  accepter les Ă©vĂ©nements. Published by N'DIAYE - dans Plans de cours TL

Ilne dĂ©pend pas de nous d'ĂȘtre heureux car nous ne sommes pas suffisamment maĂźtres des circonstances qui dĂ©terminent notre bonheur. Nous pouvons EtexklW.
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